Ce mois-ci c’est don François Marie à qui nous avons confié notre n° de Musique Emoi.

Un petit édito, et hop… à lui de nous alimenter en savoir, en beauté, en paroles de Dieu par ses écrits , par la fresque choisie (Chagall ) et les œuvres musicales  sélectionnées : Le Messie de Haendel

Merci François Marie de la part de notre équipe et de tous les internautes à venir.

EDITO. LES CENDRES :

La cendre est indissociable de la poussière.

Dans la Genèse Dieu met en garde Adam : « Tu es poussière et à la poussière tu retourneras.

En ce début de carême, l’Eglise nous demande de nous souvenir que c’est un vendredi que Notre Seigneur a aussi souffert dans sa chair et pour nous y faire penser, elle nous demande de nous abstenir d’en manger ce jour précis, et pendant les vendredis de ces quelques semaines de carême.

En vérité cela ne correspond qu’à une petite contrainte, pour d’autres il s’agira de ne pas manger de chocolat, de fromages consommer du vin ou autres petits plaisirs pendant seulement …40 jours.

Accepter une contrainte et s’y tenir !

Et si on s’engageait à accepter une contrainte un peu plus difficile à gérer ?

Nous avons facilité à demander, mais une bien plus faible à fournir des efforts illustrés par exemple par cette supplique :

« Donne-moi la patience …mais vite ! »

Même si cet exemple reste un peu caricatural, on pourrait peut-être essayer à partir de ce mercredi des cendres, et ce pendant toute la période du carême, de s’obliger à ne pas critiquer de quelque façon que ce soit, notre voisin, notre collègue, notre famille…

Alors si nous arrivions à faire tourner en boucle pendant ce carême les mots :

Calomnier, décrier, casser du sucre, diffamer, discréditer, ragoter, vilipender ce serait un moyen mémo technique pour nous rappeler à l’ordre pour ne pas critiquer l’autre.

Surtout en mettant en avant les conséquences de la médisance, et elles sont nombreuses !

Un petit système pour aider uniquement… ceux qui en auraient besoin : Essayez de repérer les moments où vous dérapez et commencez à critiquer.

Comptez combien de fois cela vous arrive par jour, par semaine… Et tenez les comptes ! Au bout de quelques jours, le chiffre risque de vous impressionner et de vous faire réagir.

Sans prise de conscience, point de salut !

Ce serait une belle victoire sur nous-mêmes, certains(nes) ne pourront pas tenir 40 jours, d’autres si, et même beaucoup plus, peu importe la durée si l’intention est déjà là, ce serait alors une prise de conscience porteuse d’avenir.

Pas de Saints sans passé, pas de pêcheur sans avenir, si ce n’est celui que de chercher à s’améliorer.

Place …à Don François-Marie André :

La mise en scène du Messie, une lectio Divina ?

L’œuvre de Georg Friedrich Haendel intitulée Le Messie et crée en 1741 … est l’oratorio le plus célèbre. Né près de la communauté de l’Oratoire de Saint Philippe Néri à Rome au XVIe siècle, ce genre musical de l’oratorio, religieux (en général) mais non destiné à la liturgie, voit solistes et chœurs chanter, accompagnés d’un orchestre, mais sans décors, costumes ni mise en scène. Une sorte de concert spirituel, dont les exemplaires les plus représentatifs – et connus de beaucoup – sont les Passions de Bach et surtout notre Messie.

Rappelons en quelques mots sa teneur : par un livret composé seulement de citations de la Parole de Dieu, cette fresque évoque en trois parties l’Annonciation-Incarnation ; puis la Passion et enfin la Résurrection.

En quelque sorte, la Parole de Dieu se trouve exprimée, valorisée, appuyée par les thèmes musicaux et les vocalises des chanteurs.

Pourrait-on dire qu’avec le Messie, Haendel nous a partagé le fruit d’une lecture méditée et priante de le Parole de Dieu ?

Comme nous pouvons partager notre lectio Divina ensemble, lorsque, par exemple, préparant les textes du dimanche, nous exprimons à l’autre les retentissements de la parole de Dieu en nous.

De fait, partager sa lectio Divina avec d’autres peut produire du fruit : la méditation priante de notre frère ajoute une altérité à notre propre lectio : elle peut nous rendre plus accessible le texte ; elle peut nous éclairer sur son sens profond ou même nous montrer combien la Parole de Dieu est actuelle et s’incarne toujours de nouveau dans notre propre vie.

C’est donc certainement ce que Haendel fit avec le Messie, sinon ce qu’il chercha à faire.

A l’époque contemporaine, à cette première étape de méditation s’ajoute parfois une représentation mise en scène du Messie, comme un vrai opéra.

Le metteur en scène produit en quelque sorte une lectio Divina en forme de théâtre, laquelle se superpose à l’oratorio original.

Ce qui pourrait nous choquer, c’est qu’une mise en scène du Messie ne mime pas précisément le contenu de l’histoire, contrairement à ce que par ex. le film la Passion du Christ cherche à faire.

Pour reprendre le parallèle avec la lectio Divina, la mise en scène serait plutôt une évocation, une actualisation personnelle du message de l’œuvre.

Ainsi de celle réalisée à l’opéra de Lyon en 2022. Nous pensons que Deborah Warner (réalisatrice, metteuse en scène née à Oxford en 1959) a partagé avec audace son propre ressenti du mystère de l’Incarnation et de la Rédemption. Sans forcer les transpositions dont les metteurs en scène sont friands ; en appuyant le contenu du mystère juste assez pour le rendre perceptible par nos contemporains.

La scénographie évoque le message de manière explicite : ainsi de la projection de tableaux comme l’Annonciation de Fra Angelico ; ou d’un jeu scénique avec les instruments de la passion.

Elle suggère aussi le mystère du salut de manière implicite, voire poétique : lors de l’Annonciation, des roses d’or descendent du ciel autour d’une femme alitée ; la Résurrection voit apparaître un olivier aux pétales dorées, statique, au centre de la scène.

Elle actualise enfin la Parole de Dieu : la « voix qui crie dans le désert » est proclamée au milieu de gares, d’autoroutes et d’une foule commutant à toute vitesse, image de notre monde et de nous-mêmes sourds aux appels de Dieu ; et enfin c’est un enfant, symbole d’innocence et d’espérance, qui fait se relever tous les choristes pour qu’ils aient part au Salut.

Pour conclure : ayant accompli une méditation à partir de l’Ecriture, laissons-nous volontiers porter par notre imagination ! A quand notre lectio Divina en musique et en images ?

Présentation « Lectio Divina »

Les quatre étapes traditionnelles de la Lectio Divina :

  1. Elle s’ouvre par la lecture (lectio) du texte qui provoque une question portant sur la connaissance authentique de son contenu : que dit en soi le texte biblique ? Sans cette étape, le texte risquerait de devenir seulement un prétexte pour ne jamais sortir de nos pensées.
  2. S’en suit la méditation (meditatio) qui pose la question suivante : que nous dit le texte biblique ? Ici, chacun personnellement, mais aussi en tant que réalité communautaire, doit se laisser toucher et remettre en question, car il ne s’agit pas de considérer des paroles prononcées dans le passé mais dans le présent.
  3. L’on arrive ainsi à la prière (oratio) qui suppose cette autre demande : que disons-nous au Seigneur en réponse à sa parole ? La prière comme requête, intercession, action de grâce et louange, est la première manière par laquelle la Parole nous transforme.
  4. Enfin, la lectio Divinase termine par la contemplation (contemplatio), au cours de laquelle nous adoptons, comme don de Dieu, le même regard que Lui pour juger la réalité, et nous nous demandons : quelle conversion de l’esprit, du cœur et de la vie le Seigneur nous demande-t-il ?

Il est bon, ensuite, de rappeler que la Lectio Divina ne s’achève pas comme dynamique tant qu’elle ne débouche pas dans l’action (actio)qui porte l’existence croyante à se faire don pour les autres dans la charité.

Benoit XVI, exhortation Verbum Domini sur la Parole de Dieu, n°87

L’annonciation de l’ange à Marie (Marc Chagall valait bien une deuxième représentation pour terminer les propos et les choix de don François Marie que nous remercions encore une fois pour sa belle participation.

ANCIENS ARTICLES MUSIQUE EMOI

Frère SAMUEL et sa joie communicative pour son premier baptême

Musique Emoi N°27 - Noël

La naissance de Jésus (Le Verbe s’est fait chair) a tout changé pour les hommes, la prise de conscience a commencé, mais il s’agit visiblement d’une longue marche au vu du fonctionnement actuel des hommes sur la terre.

N°26 : Sainte Thérèse de Lisieux

"Le silence est le doux langage des anges, de tous les élus. Il doit être aussi le partage des âmes s'aimant en Jésus" - Sainte Thérèse de Lisieux -
Miniature trouvée dans un manuscrit d’Hildegarde représentant un homme recevant toutes les influences cosmiques

Musique Emoi N°25 : Hilgegarde

Ce mois-ci nous allons donner de la place à …Marie Bernadette Hildegarde. Il s’agit bien évidemment d’un « joke » en effet nous avons demandé à Marie Bernadette de se prêter au jeu, en cuisinant (tout en étant filmée) un plat dont la recette appartient à Hildegarde de Bingen : Le Pain de bettes (recette Hildegarde)

Musique Emoi n°24

Après le n° 22 de Musique Emoi mettant en valeur les Petits chanteurs à la croix de bois, ce numéro 24 est lui, consacré aux Servantes des Pauvres. Pauvres avec P majuscule (Un détail qui mène à l’essentiel…)

Musique Emoi N° 22 : Les petits chanteurs à la croix de bois

Nous sommes sûrs, après avoir eu la chance de les rencontrer, que vous prendrez du temps à entendre et surtout à écouter les interviews proposés, les morceaux choisis, le dossier presse et que vous deviendrez supporteurs de cette chorale exceptionnelle s’il en est.

Musique Emoi N° 21 : Epiphanie

Après l’AVENT …  l ’ EPIPHANIE DIEU n’est pas un maître, pas un pharaon, nous ne sommes pas ses esclaves.
JS BACH

MUSIQUE EMOI N°20 – AVENT / AVANT

Cette fin d’année nous oblige à mettre en lumière différents signes pouvant illustrer la fin d’une période : Dérèglement climatique, crises sanitaire, écologique, économique, guerre, etc… il n’y a pas de fatalisme mais tout est lié. Mais reprenons nos esprits, non excusez-moi …reprenons notre Esprit !