Tel était le cri de saint Angèle de Foligno au moment de sa conversion : elle sentit en elle une question « que veut ton âme ? » Elle répondit « je veux Dieu ». Ce cri est le cri d’une âme qui a découvert Dieu, mais aussi d’une âme qui s’est découverte elle-même : elle a découvert qu’au fond d’elle-même, elle était assoiffée de Dieu. C’est comme un caprice de la nature humaine qui demande à être satisfait. Un bon et sain caprice, qui devrait dominer et étouffer tous les caprices superficiels de nos vies… C’est malheureusement trop souvent l’inverse… En effet l’adversaire veut anéantir ce caprice, car il est la rampe de lancement de notre vie intérieure. Sans lui, la relation à Dieu reste morte.
Nous pourrions dire que l’adversaire a réussi une chose : le temps de l’Avent est censé être le temps du renouvellement du désir de Dieu en nous, de l’attente de sa grâce aujourd’hui et de son retour un jour. Cependant le monde a réussi à faire de cette « période des fêtes » un temps de désirs superficiels, de consommation, d’excitation, mais aussi d’angoisse et de crispation au sein même des familles.
Au contraire l’âme chrétienne est une âme qui peut dire comme Angèle « je veux Dieu ».
Ce désir n’est pas un désir qu’on s’ajouterait de l’extérieur, comme quand on passe dans les rayons des magasins et qu’en voyant les produits on se dise « ha oui, tiens j’aurais peut-être besoin de ça ». Ce désir de Dieu est inscrit au fond de nous. Il est naturel. On nait avec. Il correspond à cette soif de bonheur infini, cette soif de vérité, cette soif de sens. Cette soif, Jésus l’a précisée : il s’agit de la soif de Dieu, qui est comme une nostalgie mystérieuse de Dieu : une « nostalgie du Totalement Autre » (M.HORKEIMER, cit.in La montée au Sinaï, R. CANTALAMESSA, 202). Comme si notre coeur avait déjà fait l’expérience de Dieu mais qu’il l’avait oublié pour x raisons… mais cette expérience aurait laissé un manque, une nostalgie vivante en nous. Certes floue, mais teintée d’une impression qu’il nous manque quelque chose, quelqu’un… Surtout quand on ressent la vulnérabilité, le poids du mal, de la mort, de la solitude… Jésus révèle que ce qui manque à l’homme, c’est Dieu lui-même. Ce manque a été exprimé par l’attente des prophètes et le cri des pauvres de l’ancien testament, par l’espérance de Marie qui attendait la venue du sauveur. Saint Augustin l’a exprimé en ces termes « mon coeur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi »
Que ce temps de l’avent réveille ce cri du fond du coeur : « je veux Dieu ! ». Cela se joue essentiellement dans la prière. Soignons la prière, coûte que coûte, comme un caprice! Et un caprice que l’on transforme en résolution concrète : Prière personnelle, messe du matin, messe du dimanche, l’adoration, l’oraison, le chapelet. Et « Désirons Dieu » ensemble. Que notre paroisse soit une communauté qui désire Dieu, qui le cherche capricieusement dans la prière, l’adoration, la messe…







