Musique Emoi – Edito Janvier 2025
Calomnie, dénigrement, commérage, potin, « on-dit » malveillance, insinuation, papotage, cancan, ragot…arrêtons-nous, la cour est pleine !!!
Quelle richesse de la langue française sur le sujet, whaouh !!!
Évoquons avec cet édito …La MEDISANCE
La médisance à l’encontre de la calomnie est pernicieuse. Parce qu’issue d’une réalité à laquelle pourront facilement adhérer plusieurs personnes, elle grandit sans mesure avec le cercle toujours plus grands des initiés…De bouche en bouche, elle est portée. Et la contamination peut être fulgurante ! Un tout et petit feu peut embraser une forêt…
Afin de renforcer ce petit dessin illustrant les conséquences d’actes de médisances, imaginons maintenant une planche avec plantés sur une face des clous du plus petit (finette) au plus gros (pic).
Supposons maintenant que chacun des clous soit une médisance.
En enlevant de la planche même une seule des finettes, la planche sera marquée à jamais par le trou laissé dans le bois. Il en est de même pour les médisances, il en reste toujours quelque chose d’indélébile.
Elles sont capables de faire des ravages !
Un célèbre thaumaturge du siècle dernier se référant au Christ, soignait gratuitement (uniquement par la prière) ses patients. Il demandait, pour tout retour, que la personne soignée remercie le Ciel, le Christ et s’engage solennellement pendant une durée variable (selon les cas) de ne pas médire sur son prochain.
Ce qui représentait déjà (et même pour de courtes durées) une véritable difficulté avouée pour certains(nes).
Pour le chrétien, le fait de ne former qu’un seul corps avec le Christ (Rm 12,4) devrait pousser à réfléchir sur le fait que la médisance de l’un nuira forcément à l’ensemble (un seul corps) et par là même au Christ. La notion de responsabilité devrait en faire réfléchir certains(nes)
La médisance est une forme majeure de violence. (Pape François)
La volonté de nuire à un autre est à l’opposé de l’enseignement de Jésus :
« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés »
La médisance est donc fondamentalement une représentation de la faiblesse humaine. Elle ne devrait surtout pas être considérée comme anodine mais à contrario comme essentielle à combattre au regard du Christ.
Le diable se cache dans les détails, les médisances sont souvent des détails…
Le simple fait que la Parole de Dieu nous mette en garde contre toute médisance devrait suffire à essayer de nous en détourner comme on se détourne du mal.
Il est indispensable de se connaître soi-même avant de chercher à juger les autres. Lorsqu’on arrive à se connaître…on n’a plus trop envie de juger les autres.
Quelques Références bibliques :
Tenons notre langue « en bride »
(Jac. 1 : 26)
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Ne jugez point (Mathieu.7.1 :5)
Essayons d’enregistrer la demande de David :
« Garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides. » (Psaume 33,14)
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La médisance, de la famille de la méfiance, de la désunion, de la division, doit être combattue, en commençant, comme souvent, par une prise de conscience.
Et si comme à l’appel du thaumaturge cité ci-dessus, chacun s’engageait à ne pas médire sur une durée ferme de 2 semaines par exemple. Dans le secret des cœurs, nous accomplirions une bonne action collective.
A bon entendeur …SALUT ! (le bien nommé !)
« J’ai dit : Je veillerai sur mes voies, pour ne point pécher par ma langue. J’ai mis une garde à ma bouche, pendant que le pécheur s’élevait en face de moi »
On raconte que Abba Agathon a vécu 3 ans avec un caillou dans la bouche afin de se souvenir en permanence de ne pas dire quelque chose de faux qu’il aurait un jour à regretter d’avoir prononcé…
A bon lecteur …SALUT ! (le bien nommé aussi !)
L’information à partager au plus grand nombre :
Une exposition sur le Saint Suaire aura lieu à la paroisse à partir du 31 mars jusqu’au 20 mai 2025 ;
Cette exposition sera couronnée par une intervention d’un des spécialistes français du « Saint Suaire » le 8 mai 2025 à partir de 19 h …Qu’on se le dise !!!!
En anticipant largement sur cet évènement, nous comptons sur votre présence et sur votre communication auprès de vos proches .
LE COMPOSITEUR : Claudio Monteverdi
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Un compositeur entre deux siècles !
Si dans un pays la voyelle « i » résonne, c’est bien en Italie, berceau de l’art, un « i » chantant par le nom de ses compositeurs : Caccini, Gabrieli, Péri, Vivaldi, Paganini, Rossini, Verdi, Puccini et bien d’autres encore….
Celui qui nous intéresse pour ce « Musique Emoi » est un compositeur d’entre deux siècles XVI et XVIIème, Claudio Monteverdi né à Crémone en Italie en 1567, inhumé en 1643 dans l’église Santa Maria Glorious de Venise aux côtés du Titien (peintre) et d’Antonio Canova, sculpteur et peintre.
Il évolue auprès du maître de chapelle de Crémone et se forme au chant, à la viole de gambe et à l’orgue. Dès sa tendre enfance, il pressent que la musique sera « sa vie ».
De Mantoue à la prestigieuse Venise :
En 1590, il arrive à la cour du duc Vincenzo Gonzague duc de Mantoue, il est nommé directeur de la musique ducale en 1595. En 1597, lors d’un voyage en Flandres il découvre les maîtres franco-flamands. A son retour à Mantoue en 1601, il est nommé maître de chapelle.
Le poste prestigieux de maitre de chapelle à la basilique Saint Marc de venise lui est confié en 1613 où il exercera jusqu’à sa mort.
Au cours de l’année 1631 il perd son fils, l’année suivante il entre dans les Ordres et est ordonné prêtre à l’âge de 65 ans
Giovanni Artusi / Claudio Monteverdi ou dualité entre ancienne et nouvelle pratique musicale :
L’évolution et les changements de styles musicaux apportés par Monteverdi lui sont reprochés. Les règles de l’époque ne sont pas respectées. Une critique féroce est initiée par Giovanni Artusi, chanoine d’une congrégation de Bologne, théoricien de la musique et également compositeur. Il conteste certaines œuvres de notre compositeur.
Claudio Monteverdi défend sa position et crée un nouveau monde musical et instrumental où le texte et la voix sont liés. Sa musique impulse émotions et sentiments.
Cette polémique fait réagir également Monteverdi qui rédige et signe un traité « seconda prattica » expliquant sa manière de composer en opposition à la « prima prattica ». Il attache beaucoup d’importance aux paroles et aux textes, ce qui le différencie des compostions des maîtres de la polyphonie comme Palestrina.
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Ses œuvres principales :
Musique sacrée : Les vêpres de la Vierge, qu’il dédie au Pape Paul V (1610), Selva morale et Spirituale pour 1 à 8 voix (1640)
Opéra : Orfeo (1607), le retour d’Ulysse (1640) et son œuvre ultime et le couronnement de Poppée en 1642
Musique profane : 9 livres de madrigaux composés entre 1587 et 1638) (œuvres vocales très courtes, union entre poésie et musique)
Sources : Histoire de la musique occidentale, Jean et Brigitte Massin, Fayard). –
« Monteverdi » de Rinaldo Alessandrini (acte sud)
OEUVRES CHOISIES
À la fois majestueuses et recueillies, les Vêpres de la Bienheureuse Vierge Marie de Claudio Monteverdi offrent à l’auditeur de pouvoir goûter la manière dont pouvait être vécue les vêpres concluant une fête mariale de l’époque baroque.
Nous sommes en 1610, et quelques décennies plus tôt, le Concile de Trente a confirmé l’importance du culte marial en réaction à la Réforme.
Certes, la Vierge Marie n’est pas Dieu, mais a une place privilégiée dans le cœur même de Dieu. Alors quel honneur le compositeur peut-il rendre à travers son œuvre à celle qui nous guide quotidiennement sur le chemin vers le Père ?
Parce que Monteverdi a créé l’opéra, certains trouvent cette œuvre parfois trop théâtrale. Le raccourci est un peu facile. N’est-il pas légitime de vouloir, pour rendre hommage à une personne aussi importante et précieuse que la Vierge Marie, mettre au service de sa composition, le meilleur de son talent, de ses capacités, de son cœur même ?
À la fois compositeur de musique sacrée et de musique profane, se trouvant à la croisée des styles musicaux et au seuil de la période baroque, Claudio Monteverdi offre un exemple finalement contemporain à nous qui nous nous trouvons dans une époque pleine de bouleversement.
Mais, malgré les mutations, certaines choses restent immuables et, utilisées à bon escient les avancées techniques et artistiques favoriseront finalement, à travers le beau, la recherche de l’intériorité et de la rencontre intime avec Dieu dans un profond cœur à cœur pour pouvoir ensuite témoigner de cet amour infini de Dieu au monde entier.