Musique Emoi – Edito Septembre 2025
x
x
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
(Jn 17, 20-26)
« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi.
Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »
Ce n’est pas habituel de commencer un édito par un évangile mais celui-ci fera exception et pour cause, cet évangile va à l’essentiel de notre parcours sur le chemin : ne faire qu’Un avec le Christ.
Ne faire qu’Un pourrait être également matérialisé par l’eucharistie :
-le pain ne pousse pas de lui-même il n’existera qu’à partir du blé et de sa transformation par l’homme.
-le vin n’existe pas non plus de lui-même, il n’existera qu’à partir du raisin et de sa transformation par l’homme.
Le pain et le vin représentent donc bien une union entre Dieu et l’homme, l’Un a besoin de l’autre, et de là à écrire qu’lls ne font qu’un, il n’y a qu’un pas, franchissons-le !
L’eucharistie est-elle le symbole de cette union ? Cette merveille s’accomplit à travers tous les siècles !
N’oublions pas que nous sommes le corps du Christ et en cela nous ne faisons qu’UN.
A la messe, à chaque élévation de l’hostie au moment de l’eucharistie le prêtre et « son ou ses » assesseurs annoncent et prononcent : « le corps du Christ ».
Par analogie avec les mathématiques (cela ferait plaisir à Blaise Pascal…) afin de ne faire qu’UN avec 2 ou plusieurs ensembles différents, il y a un nombre infini de possibilités dont celle de la rencontre entre l’infiniment grand et l’infiniment petit.
Infiniment petit : Détail aile de papillon.
Infiniment petit Bactéries, virus, microbes, champignons …
Pour également faire plaisir à Blaise Pascal on pourrait évoquer sa « nuit de feu » mais ce n’est pas le sujet du jour, et pourtant en qualité de mathématicien, physicien hors pair mondialement reconnu, il a vécu pendant plus de 2 h (une nuit) une rencontre mystique avec le Divin.
Au cours de la nuit du 23 au 24 novembre 1654, le philosophe, le mathématicien, le physicien surdoué Blaise Pascal rencontra le Christ !
Les mathématiques, la physique et leur côté ultra rationnel ont alors été complètement dépassés et de faire partie d’un tout en ne faisant qu’Un est devenu pour lui, bien plus qu’une formule.
Le rationnel se fond dans le spirituel.
Toujours dans la même idée, en complément aux mathématiques on pourrait maintenant évoquer le français et plus particulièrement l’étymologie.
Uniquement pour exemple, lors de la perte d’un être cher, une amie m’avait conseillé de demander à Jésus de me consoler, en ajoutant que cette demande m’aiderait à vivre ce douloureux évènement.
Après la surprise passée j’ai adopté ce conseil et bien m’en a pris puisque j’ai compris alors l’image du joug porté avec Jésus, j’ai vraiment eu l’impression que ma douleur avait été partagée, et que Jésus m’avait réellement aidé à me consoler.
Je me suis alors intéressé au verbe consoler et surprise, ce verbe étymologiquement vient du latin « consolari » qui signifie :
« rendre entier » c’est-à-dire : ne faire qu’Un
Le St Esprit est appelé le consolateur, celui qui console, celui qui rend entier ?
3 en 1, la Trinité …
la boucle est bouclée, tout se tient.
3 en 1
La Trinité
C’est pour cette raison que nous comprenons mieux que lorsqu’un célèbre thaumaturge fin de siècle dernier soignait des malades uniquement par la prière, il refusait toujours de l’argent pour récompense, mais demandait simplement aux personnes guéries, surtout de ne pas médire pendant des durées variables selon les individus.
« le don de discernement des défauts des autres n’existe pas »
Médire sur quelqu’un correspond à se faire du mal à soi-même, aux autres et …au Seigneur puisque nous ne faisons qu’un, nous sommes le corps du Christ.
Whaouhh , en sachant cela et en l’admettant, il deviendra difficile en conscience de médire par après !
Médire étymologiquement signifie « dire du mal de quelqu’un » alors pour contrebalancer cette mauvaise habitude sournoise et improductive, préférons l’expression bénir du latin benedicere, composé de bene (« bien ») et de dicere (« dire »), littéralement « dire du bien).
Voilà donc une expression positive, constructive en plein accord avec le Christ
Alors ne nous en privons pas, à nous de jouer. La bénédiction rappelle la présence de Dieu au cœur de nos vies.
Il est bien plus facile d’essayer de faire du bien que d’éviter de faire du mal
–Faire du bien peut représenter quelquefois… une façon d’alimenter l’estime de soi-même, (consciemment ou non).
-Éviter de faire du mal implique des efforts sur soi, de l’attention, un travail de maitrise de ses pensées ou de ses paroles, une recherche permanente d’amélioration qui passe par un travail sur ses propres travers.
Au même titre que de demander au Seigneur son aide pour nous consoler il est également conseillé de demander au Christ de nous aider dans la démarche de nous écarter de la tentation de médire.
Revenons à l’essentiel contenu dans l’évangile (début d’édito) et aiguisons notre prise de conscience sur :
(Jn 17, 20-26) « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
La boucle est bouclée (uniquement et humblement bouclée, mais que pour cet édito…)
INTERVIEW
La boucle est bouclée (uniquement et humblement bouclée, mais que pour cet édito…)
La boucle est bouclée mais pas pour don Antoine Joseph qui va par cette interview nous transmettre son …sourire et une partie de son savoir.
merci don Antoine Joseph
(avec Jésus en tête …)
(pour cette nouvelle interview)
Afin d’accompagner l’interview de don Antoine Joseph, nous avons choisi un morceau de musique relatif aux chants grégoriens. Celui-ci met particulièrement en valeur la révolution apportée par le moine Guy d’Arezzo donnant naissance au solfège.
C’est une trentaine d’années après le passage au second millénaire qu’un moine bénédictin originaire de Toscane — en constatant la difficulté croissante qu’avaient les chantres à garder en mémoire des vocalises toujours plus longues — eut l’idée la plus importante de notre histoire.
Dans son ouvrage « Micrologus de disciplina artis musicæ » ce moine et théoricien de la musique, Guido d’Arezzo, développe le système révolutionnaire de la portée. Il s’agit d’ordonner la notation neumatique, de la spatialiser en hauteur et en longueur. Il dessine pour ce faire quatre droites sur et entre lesquelles il place nos fameux neumes. Il définit ainsi des intervalles constants entre ces nouvelles notes qu’il décide par ailleurs de nommer selon un hymne à Saint Jean-Baptiste très populaire à l’époque.
Il reprend assez simplement les lettres du début de chaque vers de cette chanson, donnant ainsi : Ut – Ré – Mi – Fa – Sol – La.
C’était une idée extrêmement ingénieuse permettant aux chantres — et surtout aux apprentis — de garder en mémoire le nom de ces notes qui allaient être un engrenage important du rouage complexe qu’est la portée.
Guido d’Arezzo souhaitait faire de l’écriture musicale un système autonome, indépendant des alphabets, des textes ou de la mémoire. Mais il réussit à accomplir bien davantage. Sa technique de la portée fut une véritable révolution à l’origine de tous les importants développements postérieurs dans l’histoire de la composition. Ne serait-ce qu’au cours de son propre siècle, les musiciens purent grâce à lui composer des polyphonies alors que la monodie était pour eux, jusqu’alors et depuis la plus ancienne antiquité, la seule et unique possibilité.
Ce génial moine a également introduit un moyen mnémotechnique, la « main guidonienne », pour représenter les notes (toutes les notes étaient associées aux jointures et aux phalanges des cinq doigts de la main gauche).