Don Mael

Nous entrons ce Dimanche dans la Semaine Sainte où nous allons revivre les derniers instants du Sauveur. C’est pour cette raison que, depuis dimanche dernier les croix et les statues sont voilées. Les statues demeurent voilées jusqu’à la vigile de Pâques, pour mettre comme entre parenthèses, le cultes des saints, afin de se concentrer sur les mystères du Christ, et les croix, quant à elles, seront dévoilées le Vendredi Saint lors de la célébration de la Passion, pour respecter la chronologie des évènements.

Le dimanche des Rameaux veut nous faire revivre l’entrée solennelle de Jésus dans Jérusalem. La liturgie de ce jour, est très riche et vise par ses rites, ses symboles et son coté quelque peu théâtral, à édifier notre foi et notre piété, en nous faisant entrer dans des sentiments de compassion pour le Seigneur bafoué, de contrition pour nos péchés, et de joie pour le Salut que Dieu nous à donné.

Ecoutons là-dessus dom Guéranger, abbé de Solesmes, dans l’Année liturgique Pendant que le bruit se répand dans Jérusalem que Jésus approche, la multitude de Juifs qui s’y trouvait sort à sa rencontre, portant des palmes et faisant
retentir l’air d’acclamations. les uns étendent leurs vêtements sur la terre qu’il doit fouler, d’autres jettent des branches de palmier sur son passage. Le
cri d’Hosannah retentit; et la grande nouvelle dans la cité, c’est que Jésus, fils de David, vient d’y faire son entrée comme Roi.

Dieu ménage ainsi un triomphe à son Fils au sein même de cette ville qui devait, si peu de temps après, demander à grands cris le sang de ce divin Messie. Cette journée fut un moment de gloire pour Jésus, et la sainte Eglise nous invite à renouveler chaque année la mémoire de ce triomphe de l’Homme-Dieu. Tel est, au milieu du deuil de la Semaine des douleurs, le glorieux mystère de ce jour. La sainte Eglise veut que nos cœurs se soulagent par un moment d’allégresse, et que Jésus aujourd’hui soit salué par nous comme notre Roi. Le 1er rite de ce jour est la bénédiction des Rameaux, faite avec solennité : par cette bénédiction (avec l’encensement et l’aspersion), ils sont rendus propres à aider à la sanctification de nos âmes, et à la protection de nos demeures. C’est pourquoi les fidèles sont invités à les placer avec honneur dans leurs maisons, comme un signe de leur foi, et une espérance dans le secours divin. Cette coutume très ancienne est attestée dés le IVe siècle à Jérusalem puis se diffusa en occident.

La Procession représente la marche du Sauveur vers Jérusalem et son entrée dans cette ville, afin que rien ne manque à l’imitation du fait raconté dans le saint Evangile. Chez les Juifs, tenir en main des branches d’arbres était un signe d’allégresse attesté dans le Lévitique : C’est donc dans l’intention de témoigner leur enthousiasme pour l’arrivée de Jésus dans leurs murs que les habitants de Jérusalem eurent recours à cette joyeuse démonstration. Nous aussi allons au-devant de notre Roi, et chantons Hosannah à ce vainqueur de la mort, à ce libérateur de son peuple.

Après la procession commence la messe, où l’allégresse laisse place à la désolation. Là où la Passion est chantée, l’Eglise a adopté un ton particulier qui donne à l’évangile un tour véritablement dramatique : le narrateur raconte les faits sur un mode grave et pathétique; les paroles de Jésus ont un accent noble et doux, qui contraste d’une manière saisissante avec le ton élevé des autres interlocuteurs, et avec les clameurs de la populace. Durant la lecture de la Passion, on tient son rameau à la main, afin de protester par cet emblème de triomphe contre les humiliations dont le Rédempteur est l’objet de la part de ses ennemis.

C’est au moment où, dans son amour pour nous, il se laisse fouler sous les pieds des pécheurs, que nous devons le proclamer plus haut notre Dieu et notre souverain Roi.

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