Dans le prolongement de la fête de la Toussaint et en vue de la fin de l’année liturgique qui nous fait toujours réfléchir sur la fin des temps, sur la vie avec Dieu, nous méditons aujourd’hui sur cette parabole bien connue de saint Matthieu : les dix jeunes filles qui attendent l’époux.
A la première lecture, nous pouvons être surpris de l’attitude des personnages. Les insensées ont revêtu leurs plus beaux atours et pris leurs lampes. Elles sont pourtant rejetées par l’époux finalement. Etrange miséricorde quand on sait que pour des noces un « époux normal » devrait être à l’heure sinon en avance ! Pourquoi leur faire le reproche et les punir pour des heures de retard alors que lui-même a tardé à venir ! De plus, le refus de partager des cinq vierges prévoyantes qui ont pensé à emporter une provision d’huile n’est pas très « évangélique ».
On pourrait s’attendre, comme plusieurs fois dans l’évangile, à ce que l’époux finisse par rejeter celles qui n’ont pas partagé pour accueillir celles qui n’ont plus d’huile… Nous avons l’habitude de renversements de situations dans l’évangile. Une fois de plus, cela ne nous aurait pas surpris.
Réfléchir ainsi peut, certes, montrer notre proximité avec la Parole de Dieu qui parfois est déroutante et imprévisible ! Mais ici, puisque tel est le texte, il faut trouver une autre explication qui puisse nous parler aujourd’hui, une autre clé. En voici une que je soumets pour votre relecture de la parabole… Ce que la parabole de ce jour veut surtout montrer, c’est qu’il ne suffit pas de bien commencer, mais qu’il faut encore prendre les moyens de durer et de se tenir prêt à tout instant à fêter celui que nous aimons. Nous le savons, la conversion n’est pas un évènement ponctuel, d’un jour. Par exemple lorsque nous entendons le témoignage brûlant d’un converti, on a parfois l’impression que tout a changé en un jour ! C’est vrai mais on oublie que s’il est toujours là, deux, trois, dix ans après pour nous le raconter, c’est qu’il a continué à vivre de cet évènement. Et c’est ce qui permet d’attester qu’effectivement l’évènement au départ était une véritable conversion. Prions pour ceux qui sont au départ de ce processus, nos catéchumènes et ceux qui préparent un sacrement, pour que Dieu leur donne cette fidélité, signe de la véritable conversion.