Imaginons qu’on ait vu quelque chose de la résurrection, ça pourrait donner cela.
« Cette nuit, je suis dans un jardin. Dans le jardin, devant le tombeau. La porte est fermée. Les gardes sont transis de froid et luttent contre le sommeil. Il y a un silence. Un grand silence. Comme je n’en ai jamais « vu ». C’est la Création tout entière qui est en silence.
Il y a forcément quelque chose de divin dans un silence pareil.
Le jour se lève doucement. Le ciel est rose. D’un coup, dans ce ciel, arrive de je ne sais pas où, comme un boulet de feu d’une splendeur insoutenable. Il descend à toute vitesse vers nous, et répand une blancheur incandescente d’une beauté inouïe. Le rose de l’aurore disparaît devant ce blanc lumineux. Avec cette lumière, arrive un grondement, d’une grande puissance, ça met quelque chose de solennel. C’est très harmonieux. Le boulet de feu, la lumière arrive dans le jardin et « entre » dans le tombeau. Les gardes s’effondrent. Il y a un tremblement de terre. Là, je vois l’âme de Jésus rejoindre son corps, elle rentre dans son corps. À ce moment, une paix ineffable se répand sur toute la terre. Une consolation céleste. Une joie immense, indicible. Tout semble réuni, unifié.
Jésus, dans un corps presque transparent, sort du tombeau. On voit toutes les plaies. Mais ces plaies rayonnent de lumière. Il bénit la terre et s’en va. »
L’évangile ne nous en dit rien, mais quelle beauté que ce mystère ! Vivons-le avec foi, une foi lumineuse. Saint Jean, lui qui a cru dès qu’il a vu le tombeau vide, nous le rappelle :
« Selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ! » Jn 20, 9.
Don Antoine DROUINEAU, curé