Le coeur transpercé du Christ d’où jaillit l’eau et le sang est la fontaine d’eau vive et vivifiante qui fut annoncée par les Prophètes « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés […]. Je mettrai en vous un esprit nouveau » (Ez 36, 25-26). Cette eau redonnera une plénitude d’existence, telle une source qui jaillira du Temple et répandra la vie et la santé sur son passage : « Voici qu’au bord du torrent il y avait une quantité d’arbres de chaque côté […]. Partout où passera le torrent, tout être vivant qui y fourmille vivra […] car là où cette eau pénètre, elle assainit, et la vie se développe partout où va le torrent » (Ez 47, 7. 9).
Cette promesse est accomplie dans le Christ. Lors de la fête des Tentes – qui commémore le séjour du peuple au désert au cours duquel le Seigneur, par Moïse, va faire jaillir de l’eau depuis un rocher. – Jésus proclame : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. […] De son sein couleront des fleuves d’eau vive » (Jn 7, 37.38). Et c’est sur la Croix que Jésus, livré pour nous, devient fontaine d’eau vive. Dans le 4e chapitre de l’encyclique le Pape François fait l’historique du retentissement de cette vérité et de cet appel de Jésus dans l’histoire de la spiritualité chrétienne. Les saints ont été de grands dévots au Sacré Coeur, bouleversés devant ce coeur transpercé pour nous ! Saint Augustin, saint Bernard, Saint Bonaventure, Sainte Thérèse et Saint Charles de Foucauld… « Plusieurs saintes femmes ont raconté des expériences de rencontre avec le Christ, caractérisées par le repos dans le Coeur du Seigneur, source de vie et de paix intérieure.
C’est le cas de sainte Lutgarde, de sainte Mechtilde de Hackeborn, de sainte Angèle de Foligno, de Julienne de Norwich, entre autres. Sainte Gertrude de Helfta, moniale cistercienne, a raconté un moment de prière au cours duquel elle posa sa tête sur le Coeur du Christ et entendit ses battements. Dans un dialogue avec saint Jean l’Évangéliste, elle lui demande pourquoi il n’a pas parlé dans son Évangile de ce qu’il avait ressenti lorsqu’il avait fait la même expérience. Gertrude conclut que « la douce éloquence de ces battements est réservée aux temps actuels, afin qu’en les écoutant le monde, déjà vieilli et engourdi dans son amour envers Dieu, puisse retrouver sa ferveur ». Pourrions-nous y voir une affirmation pour notre époque, un appel à reconnaître combien ce monde est devenu “vieux” et a besoin de percevoir le message toujours nouveau de l’amour du Christ ? » (DN 110)
Don Axel de Toulmon, curé