L’éloge de la petitesse ou le chemin de la vie éternelle

Don Antoine Drouineau - Curé - Paroisse Catholique de Meyzieu, Jons, Jonage, Pusignan - Paroisse MJJP

Bien    sûr    c’est    à    bien    comprendre.    L’éloge    de    la  petitesse  ne  consiste pas   en   une   soumission   servile    et    fataliste    aux    contingences  du  temps présent     empêtré     dans     l’injustice  et  le  mal, l’impuissance et l’échec, sous prétexte que ça ira mieux au ciel.

L’éloge  de  la  petitesse  c’est  la  sagesse biblique par excellence, la voie de l’enfance spirituelle, le chemin du bonheur.

Les lectures de ce dimanche nous y invitent fortement.  Tâchons  d’en  saisir  quelques principes pour notre gouverne personnelle.

Le principe de réalité tout d’abord. Et saint Paul dans la deuxième lecture de la lettre aux Corinthiens nous invite à nous regarder tels  que  nous  sommes.  La  réalité  c’est déjà de bien se connaître, de s’accepter, de  s’apprécier,  de  s’aimer  soi-même.  Et non  pas  de  se  rêver,  de  s’inventer  un personnage, de s’illusionner soi-même. Et ainsi de notre entourage, de nos proches, des    circonstances    concrètes    de    notre    vie  quotidienne. Apprécions  le  réel,  au double  de  sens  de  bien  l’appréhender et de l’aimer. La sagesse biblique connaît la réalité. La petitesse la reconnaît telle qu’elle est.

Ensuite  vient  le principe de la croissance.

Et  la  première  lecture,  du  livre  de Sophonie, nous le rappelle d’une certaine manière, en disant du petit reste d’Israël qu’il ne commettra plus l’injustice, ni ne dira  plus  de  mensonge.  C’est  donc  qu’il aura fait des progrès. Nous aussi, les amis, nous pouvons faire, et nous faisons, des progrès dans notre vie.  Ça  n’est  certes  pas  une ligne continue, il y a des hauts et des bas, mais nous ne sommes pas incapables de progrès. Attention, c’est même une arme privilégiée du démon que de nous mentir en nous faisant croire que nous sommes des  incapables.  La  sagesse  biblique  sait que nous pouvons mieux faire, mieux être.

La  petitesse  consiste  à  le  reconnaître et  à  discerner  les  petits  pas  que  nous accomplissons effectivement.

Arrive enfin le principe de finalité.  Si  nous  partons  du  réel,  si  nous  avançons  vaille que vaille, lentement mais sûrement, nous allons quelque part. Et pas n’importe où. Nous allons au Ciel !

Réentendez les béatitudes. Le Royaume des Cieux, telle est notre destination, telle est notre destinée. La sagesse biblique nous le dit à temps et à contre-temps. La petitesse consiste  à  le  retenir,  à  s’en  souvenir,  à ne pas l’oublier, et à l’attendre dans une ferme  espérance  tout  en  s’y  rendant  avec  assurance jour après jour.

Nous  sommes  petits  les  amis.  Heureux sommes-nous si, le sachant, nous le suivons ce chemin du bonheur.

don Antoine DROUINEAU, curé