Don Raphaël

Nous connaissons bien cette réplique de Jésus qui fonde la distinction nécessaire entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, qui légitime pour nous l’obéissance à l’autorité de l’Etat qui a pour mission de promouvoir le bien commun. Jésus n’est pas un révolutionnaire mais se soumet au pouvoir romain de son époque.

En revanche, en nous demandant de « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » : il nous pose aussi la question de la liberté face à ces autorités temporelles. Payer l’impôt est nécessaire, nous le savons : nous avons besoin de routes, de police, d’enseignants, d’aides sociales pour les plus démunis, etc. Mais nous devons aussi « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » : lorsque le pouvoir temporel s’octroie des droits qui ne lui appartiennent pas, comme légiférer sur la vie qui appartient à Dieu, nous devons écouter saint Paul qui dit : « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).

En ce moment même, des lois iniques qui donnent au projet parental des droits qui le surpasse : conserver ou supprimer une vie humaine (en voulant autoriser l’avortement jusqu’au 9ème mois de la naissance pour « détresse psycho-sociale » de la mère), sont en train d’être votées. Dans ces conditions : « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » (la vie humaine) semble devoir nous pousser à refuser de laisser l’autorité temporelle légiférer sur un domaine dont elle n’a pas un droit d’action.

L’évangile de ce jour nous pose plus largement la question de notre liberté face à la Loi : nous ne sommes ni révolutionnaires, ni esclaves des réalités temporelles ; nous sommes des êtres créés libres par Dieu.

En ces temps particuliers durant lesquels certaines de nos libertés nous sont supprimées (la plupart du temps légitimement, du fait de la situation sanitaire), nous devons réfléchir à ce que signifie « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » : l’enjeu est de nous rappeler que nous devons demeurer libres de la liberté que nous a offert le Seigneur.

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