Musique Emoi n° 32 – Edito
Connaissez-vous une expression vieille de plus de 2000 ans ?
–toujours d’actualité !
– et surtout pleine d’avenir !!!
Il faut naître de nouveau…
Il s’agit de l’expression employée par Jésus à l’attention de Nicodème, qui l’a entendue sans la comprendre alors qu’il était pourtant considéré par ses pairs comme un véritable « sachant » en termes de religiosité.
« En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. »
Quelques 2000 années après qu’en est-il ?
Pour naitre de nouveau, lorsque Dieu frappe à notre porte, à nous la liberté d’ouvrir ou non. Cette liberté qui nous a été donnée est une preuve, s’il en est, de son Amour pour la création, et pour l’homme en particulier.
DIEU : « cela était très bon » (Gn 1,31)
Sommes-nous capables de :
« Diminuer notre moi pour augmenter notre foi. » (un slogan à réutiliser ?)
en faisant en sorte de laisser Dieu agir à travers nous ? (Naître d’en haut …naître à nouveau)
Jésus par le lavement de pieds nous a enseigné l’humilité, le dépouillement.
Nous avons à guérir de nous-mêmes, éteignons Dieu si nous en avons fait une idole, quittons le pharisianisme, soyons au plus profond de ce que nous sommes réellement, débarrassé des scories de nos couches de protection psychologiques successives, et place à la nouvelle naissance, ouvrons nos portes, laissons-Le faire.
Le vrai Dieu est dedans et nous sommes dehors (St Augustin)
Il nous a pourvu de dons, pour participer à l’Amour de la création. Nous devons les faire fructifier. Acceptons de naître à nouveau.
La confiance doit être de mise, devenons courroie de transmission, capacité, il deviendra torrent.
Livre de Job 42,1-3.5-6.12-17.
Job s’adressa au Seigneur et dit :
« Je sais que tu peux tout et que nul projet pour toi n’est impossible.
“Quel est celui qui déforme tes plans sans rien y connaître ?” De fait, j’ai parlé, sans les comprendre, de merveilles hors de ma portée, dont je ne savais rien.
C’est par ouï-dire que je te connaissais, mais maintenant mes yeux t’ont vu.
C’est pourquoi je me rétracte et me repens sur la poussière et sur la cendre. »
Le Seigneur bénit la nouvelle situation de Job plus encore que l’ancienne. Job posséda quatorze mille moutons et six mille chameaux, mille paires de bœufs et mille ânesses.
Il eut encore sept fils et trois filles.
Entre le ouï-dire avant et l’avoir vu après, c’est bel et bien une nouvelle naissance, accompagnée de belle manière par DIEU.
Lors de la Semaine sainte de 1938, Simone Weil est à Solesmes. Elle assiste à tous les offices liturgiques du Triduum. C’est dans le cadre de ces solennelles célébrations de la Passion et de la Résurrection, qu’elle fit l’expérience « d’une joie pure et parfaite dans la beauté inouïe du chant et des paroles »
On le voit, l’expérience liturgique faite à Solesmes a été fondatrice pour Simone Weil. Elle eût cette intuition fondamentale : la beauté ne relève pas simplement du pur décoratif, mais elle est le signe, et c’est particulièrement vrai en liturgie, d’une vérité théologique très profonde.
« En tout ce qui suscite chez nous le sentiment pur et authentique du beau, il y a réellement présence de Dieu ». Il y a comme une espèce d’incarnation de Dieu dans le monde, dont la beauté est la marque.
Simone Weill considère le chant grégorien comme nourriture inestimable de l’âme.
La liaison est maintenant faite entre l’édito, Simone Weill, le chant grégorien et …don Antoine Joseph
Un des ouvrages parmi les livres de chevet de don Antoine Joseph… (On ne devient que très rarement spécialiste d’un sujet sans y avoir beaucoup travaillé)
St Grégoire le Grand, promoteur du chant grégorien et patron des musiciens et des chanteurs
OEUVRES CHOISIES
D’abord visionnez l’interview de Don Antoine Joseph
Ces deux morceaux ci-dessous ont été sélectionnés en rapport avec ce mois de novembre où l’Église invite à prier pour nos défunts.
Il s’agit d’un chant grégorien datant de son âge d’or et d’une adaptation en polyphonie du XVIème siècle par un grand compositeur.
In pace in idipsum en grégorien
Antiphonaire grégorien des défunts
Variante :
In pace idipsum adaptation en polyphonie de Roland de Lassus au XVI eme siècle