EDITO

Commençons par une définition Wipikédia sur le Gloria

Chant de louange à la Sainte Trinité énumérant les qualités des trois personnes divines, le Gloria in excelsis est une hymne dont les premières paroles reprennent le chant des anges à Bethléem (Évangile selon saint Luc 2, 13-14) – d’où son nom « d’hymne angélique ».

Lorsque nous sommes tristes, la musique peut représenter un excellent moyen pour nous aider à explorer la profondeur de notre être.

La musique alors est capable  de sonder  notre cœur, c’est pour explication dans ce cas-là  l’origine du gospel, du blues, ou de la saudade.

Ce peut être aussi pour exemple l’écoute d’un Requiem de Mozart ou d’un ave Maria lors d’un enterrement qui aura pour conséquence de  bouleverser notre sensibilité et de graver dans notre mémoire le moment à tout jamais.

A l’opposé, mais toujours dans la profondeur de notre être, le Gloria permet de rendre grâce à Dieu, dans l’allégresse et aux participants d’exulter et par là même de participer activement à la joie exprimée lors de cette hymne.

L’hymne est un chant. Saint Augustin disait fort justement : « S’il y a louange de Dieu, mais que le chant manque, il n’y a point d’hymne . »

En effet dans ces cas-là, les mots deviennent insuffisants pour exprimer notre ressenti.

Les chants grégoriens explicitent bien cette vérité par des modulations sur un «A» ou un «E» qui font que les paroles deviennent moins importantes au profit de la communion inspirée par le chant.

St Augustin explique simplement qu’une attitude authentique à rechercher,  permet de se débarrasser de la carapace du paraître au bénéfice de l’être.

L’Amour alors commence à poindre, il provient bel et bien des entrailles, et ne peut être trop longtemps contenu

Participer au gloria ne nécessite pas forcément le détail des paroles du chant mais surtout l’accès à notre intériorité.

« Chantez-lui le cantique nouveau, chantez bien. Chacun se demande comment chanter pour Dieu. Chante pour lui, mais évite de chanter mal.  Eh bien, il te donne cette méthode de chant : ne cherche pas des paroles, comme si tu pouvais expliquer ce qui plaît à Dieu. Chante par des cris de jubilation. Bien chanter pour Dieu, c’est chanter par des cris de jubilation. En quoi cela consiste-t-il ? C’est comprendre qu’on ne peut pas expliquer par des paroles ce que l’on chante dans son cœur. En effet ceux qui chantent, soit en faisant la moisson, soit en faisant les vendanges, ou n’importe quel travail enthousiasmant, lorsqu’ils se mettent à exulter de joie par les paroles de leurs chants, sont comme gonflés par une telle joie qu’ils ne peuvent la détailler par des paroles, ils renoncent à articuler des mots, et ils éclatent en cris de jubilation. [?] Que ton cœur se réjouisse sans prononcer de paroles et que l’infinité de tes joies ne soit pas limitée par des syllabes. Chantez bien avec des cris de joie. »  Saint AUGUSTIN

Le but principal du Gloria devrait être mieux expliqué , en se faisant il aiderait encore plus certains à se libérer en participant à ce chant extraordinairement dynamique de louanges à Dieu.

Concentré dans ce simple chant on trouve l’adoration de DIEU, l’action de grâce, le pardon des péchés, la remise des peines ainsi que la demande de nouvelles grâces .

Il est indispensable que les fidèles n’assistent pas aux offices en spectateurs muets , le Gloria est un support de communion , le rôle de la chorale est essentiel dans la liturgie et spécialement dans l’exécution du Gloria.

Les membres de la chorale doivent donner envie aux fidèles de chanter et plus particulièrement pour le Gloria , ils en ont la mission , la messe doit être la plus belle possible en terme d’intériorisation.

LE MORCEAU CHOISI : Gloria in D Major  RV 589

 

  1713. Venise. En ce début du mois de juillet, on se presse à l’Ospedale della Pietà pour assister au concert qui se tient dans l’une des grandes salles de l’institution.

   En effet, Antonio Vivaldi, prêtre et maître violoniste de 35 ans commence à être bien connu dans la Sérénissime pour ses sonates et concertos. Professeur de violon depuis 1703, il renonce  en 1706, à 27 ans, à célébrer la messe du fait de sa santé fragile.

  Alors comme une forme de résilience, Vivaldi nous offre cette pièce musicale, un Gloria, à la fois majestueuse et délicate, et une pièce…..féminine !

    Et oui, au XVIIIème siècle, tout comme il était interdit aux femmes de jouer d’un instrument ou de chanter pendant les messes, il n’était pas non plus admis que des hommes puissent se joindre aux pensionnaires féminines de l’orphelinat pour les concerts.

    Alors, Vivaldi a composé pour la quarantaine de musiciennes et chanteuses en fonction des instruments qu’elles pratiquent et des tessitures de voix. Pour les voix de ténors et de basses, voix d’hommes habituellement, nous savons que les chanteuses adaptaient la voix en chantant à l’octave.

    Et il était urgent, impérieux même pour Vivaldi de pouvoir annoncer la Gloire de Dieu comme l’évoque le premier mouvement et l’introduction instrumentale par un tempo rapide et un rythme répétitif de croches et de double croches où un dialogue s’installe entre les cordes, l’orgue (basse continue ) et les bois comme une invitation à prendre part à la louange quelque soit son mode d’expression.

    Puis, le chant fait son entrée: le mot Gloria est projeté, entrecoupé par des silences afin d’installer une dynamique. Mais ici aussi le silence se fait léger, rapide, il induit le rythme sans ralentir le tempo, pour mieux repartir vers la deuxième partie de la phrase « in excelsis Deo » où tout se joue. En effet, les voix de soprane et d’alto commencent ici leur ascension du grave vers l’aiguë : on assiste à un mouvement de la terre vers le ciel et, comme si le temps était suspendu, Vivaldi en profite pour allonger la durée des syllabes tout en maintenant le rythme des cordes, il en résulte un tourbillon étourdissant comme si nous assistons au concert des anges auprès du Père.

    Vivaldi, prêtre, n’a pas oublié sa mission d’évangélisation auprès du plus grand nombre grâce à son art et aux interprètes formées avec exigence par l’institution qu’il servait. À notre tour, entrons dans la mission, à notre mesure, par la perfection de notre amour les uns pour les autres et aussi pour la gloire de Dieu !

Le dessinateur Ghezzi (1674/1755) exprimera dans un croquis du visage de Vivaldi tout le paradoxe de ce personnage à la fois intelligent, vif, exubérant, déterminé, tenace, nerveux et surprenant.

LE COMPOSITEUR : ……   ????

Quelques clés pour trouver un maître vénitien, compositeur de notre 8éme édition de MUSIQUE EMOI :

  • Une chevelure rousse qui lui vaut le nom du « Prêtre roux »,
  • « V » comme Venise où il est né le 4 mars 1678, et mort à Vienne le 18 juillet 1741
  • Dernier indice : « les 4 saisons »

Vous avez évidemment reconnu le sublissime Antonio Lucio VIVALDI, fils d’un violoniste renommé de la Chapelle Saint Marc de Venise.

Santé fragile, mais avec une énergie sans borne pour exercer son métier de musicien et composer sans relâche ; un passionné de l’art musical et théâtral.

Venise la sérénissime, ville où tout se confond où l’art est omniprésent, se reflétant dans les canaux à chaque dédale de ruelle et où l’on peut se perdre sans se perdre. C’est là que Vivaldi est baptisé à l’église San Giovanni Baptista. Il est nommé prêtre à l’église sans Giovanni in Oleo en 1703. (Aujourd’hui disparue, elle était sur la place Saint Marc, à l’opposé de la Basilique San Marco).

Cette même année, il est nommé professeur de violon au séminaire musical de l’Ospedale de la Pieta, puis chef de concert, et maitre de chœur.

Durant 40 ans, il compose et exerce son poste de professeur auprès des jeunes orphelines qui sont destinées au chant à l’Ospedale de la Pieta. Au sein de cette institution, les élèves reçoivent un enseignement musical très poussé pour être formées à l’excellence du chant dont le chœur sera reconnu dans toute l’Europe de l’époque. Un cadre idéal permettant à Vivaldi d’exprimer toute sa créativité.

Il se consacre également à l’opéra, au théâtre Angelo de Venise où il est nommé directeur artistique et administrateur. Son rôle est une action purement de gestion, le contraire même de la création.

Le dessinateur Ghezzi (1674/1755) exprimera dans un croquis du visage de Vivaldi tout le paradoxe de ce personnage à la fois intelligent, vif, exubérant, déterminé, tenace, nerveux et surprenant.

Son œuvre est phénoménale et reflète la passion de l’homme pour l’art. Vivaldi exprime dans ses œuvres instrumentales vivacité et fantaisie qui signent sa personnalité et font reconnaitre ses œuvres. L’un de ses recueils « la stravaganza » (l’extravagance) est l’exemple même de l’atmosphère personnelle du compositeur

Sa musique religieuse a été redécouverte grâce au versement de ses manuscrits à la bibliothèque nationale de Turin, par la famille Foa et Giordano.

La fin de sa vie reste un mystère, il quitte Venise en 1740, vend tout ce qu’il possède y compris ses manuscrits. Il décède dans le plus grand dénuement à Vienne en 1741, sans cérémonie de funérailles, et inhumé comme un pauvre au cimetière du Bürgerspital de Vienne.

L’empreinte musicale de Vivaldi traverse le temps, à chaque saison on entend les murmures du printemps, les grondements d’orages de l’été, les clapotis de la pluie d’automne et le son imperceptible de la neige qui tombe.

Les « 4 SAISONS » n’expriment elles pas l’éternel recommencement de la VIE !

(Sources bibliographiques : A. Vivaldi – M. Marnat/ édition fayard -mirare/  et  musique sacrée et chorale profane – édition fayard –  )

Quizz n°8

1- Vivaldi est surnommé le prêtre roux.

a-vrai b-faux

2- Les pères de Vivaldi et de Mozart partagent la pratique du même instrument mais lequel ?

a-la flute  b-le hautbois   c-le violon

3- De quel saint Vivaldi n’est pas le contemporain ?

a-Ste Marguerite-Marie Alacoque

b-St Louis-Marie Grignon de Montfort

c-St Vincent de Paul

4- Vivaldi renonça à célébrer la messe du fait de sa santé fragile.

a-vrai   b-faux

5- Cherchez l’intrus, Vivaldi est contemporain de :

a-Jean-Philippe Rameau

b-Jean-Sebastien Bach.

c-Wolfgang Amadeus Mozart

d-Georg Friedrich Haendel

Réponses quizz numéro 7 – Pange Lingua

1-a    2-c   3-a   4-a    5-a