Rares sont les passages où Jésus parle de la vie de l’Eglise comme une organisation avec des procédures… C’est si rare qu’on a accusé les hommes, après Jésus, d’avoir trop organisé l’Eglise, d’y avoir injecté trop de procédures… Cependant l’évangile de ce dimanche nous révèle un Jésus légèrement procédurier, en nous décrivant comment s’organise la « correction fraternelle ».
L’Eglise est une communauté organisée, mais organisée pour le service de l’amour. Par conséquent elle est au service de l’unité du genre humain, fruit de la charité et œuvre ultime du Christ, lui qui est venu récapituler toute chose en lui (cf. Eph 1, 10) Mais Si l’Eglise sert la charité et travaille à l’unité, il lui revient de s’organiser pour supprimer ce qui s’y oppose, à savoir le péché. La correction fraternelle est l’un de ces moyens. Elle est une « œuvre de rattrapage » (Pape François), qui poursuit celle de Jésus, qui nous a « rattrapé » par l’évangile qui nous corrige tant, et en nous sauvant par la croix.
Il y a un respect humain qui nous empêche cet exercice : peur de la réaction de l’autre, le sentiment que le péché de l’autre ne me regarde pas… En vérité, les péchés de l’autre me concernent, car, par mon baptême, je suis impliqué dans cette œuvre de récapitulation et d’unité. Nos communautés, nos familles, nos différents groupes dans lesquels nous sommes engagés doivent être des lieux d’unité, de charité. Et donc des lieux où nous pouvons exercer la correction fraternelle.
Cela exige quelques conditions : être d’abord capable de corriger dans mon lieu de vie le plus proche : par exemple, si je ne sais pas être en vérité d’abord dans ma famille/communauté, comment le pourrais-je dans mon groupe de prière, de chorale ? ; la confession, et/ou l’examen de conscience personnel où je me laisse rattraper par Jésus ; la délicatesse…
Bon courage !