C’est ainsi que saint Paul résume son désir profond, où plutôt le désir profond de toute la communauté qui l’entoure signifié par l’utilisation du ‘‘NOUS’’ :

Notre ambition c’est de plaire au Seigneur.

 

Voilà une formule qui percute et en même temps qui nous fait apercevoir à quel point saint Paul et tous ses disciples, ont été saisis par le Christ, par l’amour du Christ ! En effet, dans cette courte phrase toute la vie chrétienne est résumée et nous pouvons y relever trois caractéristiques.

La suite du Christ est tout d’abord totalisante.

Saint Paul n’a plus qu’une seule ambition, plaire au Christ. Tout sa vie, son être, ses actions sont tendues vers un unique but : correspondre à la volonté du Christ. Il ne vit, ne se consume plus que pour cela.

Rien en lui n’est divisé, mais tout s’unifie de plus en plus dans ce seul objectif. Et nous ? Somme nous saisit comme saint Paul par le Christ, pouvons-nous dire que toutes nos actions sont unifiées par la recherche de la volonté de Dieu sur nous ? Et si ce n’est pas le cas, en avons-nous tout de même le désir ? et quel désir ?

Elle est également dynamique.

Une ambition, par définition, n’est pas encore atteinte. Elle est ce vers quoi l’on tend. Saint Paul a bien conscience que cette course qu’il mène n’a pas de terme. Nous sommes faits pour nous mettre toujours plus à la suite du Seigneur. Ce dynamisme qui anime saint Paul se ressent dans son zèle missionnaire, toujours sur la route pour annoncer le Christ. Mais aussi par son cheminement spirituel qui le mènera à verser son sang pour celui qui a été le centre de sa vie : le Christ. Et nous ? Où en sommes-nous dans notre progrès spirituel ? Sachant qu’il n’y a pas de neutralité en ce domaine ; notre vie avec le Christ est-elle en croissance ou en décroissance ? Avons-nous tout simplement des ambitions pour le Christ ? Pouvons-nous prononcer cette phrase :

Notre ambition c’est de plaire au Seigneur, en étant cohérent avec nous même ?

Enfin la suite du Christ est un décentrement de soi.

 

L’ambition de l’apôtre des nations n’est pas de ‘‘se faire plaisir’’, phrase que nous étendons si souvent et qui pourtant ne donne pas accès au véritable bonheur. Non, son ambition est bien plutôt de faire plaisir au Seigneur. Par une vie de plus en plus donnée, de plus en plus abandonnée, une vie de plus en plus modelée selon ce que Dieu veut. Et nous ? Notre vie est-elle un décentrement de nous-même qui nous ouvre aux autres et à la vie, ou un recroquevillement stérile ? Peut-on dire de nous, « voilà un homme, une femme, un enfant qui ne garde pas pour lui, qui se donne aux autres et se laisse transformer par le Seigneur » ?

Prions pour que notre communauté brûle toujours plus de ce même feu de la grâce qui consumait le coeur de saint Paul. Prions pour que nous puissions dire en étant de plus en plus cohérent : Notre ambition, c’est de plaire au Seigneur.

Don Etienne +