Dans l’Ancienne Alliance, la maladie est signe d’impureté rituelle et communautaire. Pour des raisons sanitaires, le lépreux est expulsé de la communauté, les prêtres étant les agents d’expulsion et douaniers certificateurs du retour. Les malades forment un groupe d’excommuniés, et surtout ils ne peuvent plus participer au culte et à l’assemblée de prière où Dieu rencontre son Peuple.
Voici le grand chamboulement qu’apporte Jésus : ce n’est plus l’impureté qui est contagieuse. C’est la sainteté. Là où Jésus passe, il « contamine » les malades à Lui. Saisi de compassion, il les touche et les purifie, les réintègre dans la communauté mais surtout dans leur relation avec Dieu.
Ce faisant, le Christ construit l’Eglise en lui donnant une orientation radicale, une option préférentielle : « Les malades, les fragiles, les pauvres sont au coeur de l’Église et doivent aussi être au centre de nos attentions humaines et de nos sollicitudes pastorales » (Pape François, message pour la journée des malades 2024).
Oui, prenons vraiment soin de nos malades, ayons vraiment à coeur de ne laisser personne sur le côté, isolé.
Aujourd’hui, il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’être malade dans son corps pour se sentir lépreux, isolé, voire rejeté. Combien de personnes n’osent que rester à la marge, sur le parvis de l’Eglise ? ou bien se débattent intérieurement avec telle lèpre invisible, qui leur fait crier à l’approche de Jésus « Impur ! Impur ! »
Jésus est justement venu pour chacun d’eux, pour chacun de nous : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Marc 2,17)
Quel bonheur d’être réconciliés, rachetés, par Jésus ! Quelle gratitude peut nous habiter ! Quelle joie à partager !