Edito

La liturgie, « une plante à cultiver »

La liturgie « n’est pas un monument de marbre ou de bronze, ce n’est pas une pièce de musée », a déclaré le Pape, la liturgie est « comme une plante » à cultiver. Le chef de l’Église catholique a demandé par ailleurs qu’elle soit « joyeuse, avec la joie de l’esprit, pas d’une joie mondaine ». Il a critiqué la liturgie « au ton funèbre », alors qu’elle devrait chanter « la louange du Seigneur ».  

Ecrire un édito avec pour sujets la liturgie, le chant, devient, avec cette récente déclaration du Pape François, du pain béni ! (Avec respect)

Une pincée d’histoire :

Dans le christianisme primitif le chant liturgique de l’Église était représenté exclusivement par les psaumes. Dans ces commencements, il n’était pas concevable de lire un psaume, il était déclamé, cantillé (c’est-à-dire une transition entre lu et chanté). Une façon de mise en valeur de la Parole de Dieu. Dans la cantillation le texte reste premier, avec le chant c’est l’inverse le chant permet à la musique de prendre le pas sur le texte,

Aujourd’hui :

De tout temps des études, des réalisations, des adaptations ont été travaillées, avec un seul objet pour chacune : la recherche de la meilleure solution pour mettre en valeur … la PAROLE

Aujourd’hui pour illustrer les conseils du pape François, le chant est assurément un des éléments les plus importants pour représenter le socle de la joie de l’esprit.

Alors, afin de « cultiver la plante liturgie » le rôle de la chorale devient un des moteurs indispensables au bon déroulement d’une célébration. Ce sujet ne sera pas développé ici puisque devant faire l’objet à part entière d’un prochain numéro de Musique Emoi.

« Chanter c’est prier deux fois » St Augustin.

« Chrétien, deviens ce que tu es : le Corps du Christ » St Augustin

Le chant devient alors véritablement un acte de foi, il devient nourriture pour la foi, il favorise le côté émotionnel, le lâcher prise, il matérialise la communion des fidèles, donc le corps du Christ.

Il conduit l’homme vers Dieu. Le chant porté par la musique (même sans connaître le solfège) est à même de nous aider à entrer dans la sphère du Divin en nous guidant vers l’intériorisation. Les fidèles lorsqu’ils chantent sont autant d’individualités qui cherchent à se mettre en résonnance pour former une seule voix. Le chant représente un des éléments favorisant indéniablement la communion, il est également un moyen de donner un peu de notre énergie au bénéfice de tous et surtout de participer à louer le Seigneur.

Pour finaliser cet édito, servons-nous d’une déclaration de Benoist XVI au collège des Bernardins :

« La liturgie chrétienne représente une invitation   à chanter avec les anges et à donner à la parole sa plus haute fonction »

Alors …longue vie au chant capable de nous guider vers la joie de l’esprit et non pas vers une joie mondaine. (…Dixit le Pape François)

Le chant, la chorale sont alors mis à la bonne place, c’est à dire à une place d’honneur dans la liturgie.

Merci à notre Pape François qui nous a aidé par sa déclaration à construire cet édito.

Don Raphaël - Paroisse Catholique de Meyzieu, Jons, Jonage, Pusignan - Paroisse MJJP

L’INTERVIEW SURPRISE 

Ci-contre une voix et une tête que vous connaissez :  don  Raphaël

Il a accepté l’interview proposée par le groupe Musique Emoi. Vous saurez à coup sûr apprécier les détails concernant le thème du mois qu’il a eu la gentillesse de nous transmettre par l’intermédiaire de …sa voix.  Lorsque nous rencontrons des « sachants » il est toujours agréable de recevoir une partie de leur connaissance…

Le résultat :10 à 11 minutes d’écoute, qui vous paraitront courts, trop courts peut être ?

Merci don  Raphaël

LE MORCEAU CHOISI : Dirigatur oratorio mea Chœur grégorien de Paris

 

Dirigatur oratio mea est le morceau choisi ce mois-ci. Il est extrait du psaume 140, au deuxième verset où nous pouvons lire : « Que ma prière devant toi s’élève comme un encens, et mes mains, comme l’offrande du soir. »

En observant juste le dessin de la partition grégorienne, comme un simple tableau, on imagine assez facilement la ressemblance entre les premières notes de la partition et les fines volutes de l’encens qui s’élèvent pour les premières du grave vers l’aiguë et pour le second de la terre vers le ciel.

Ce lien, que l’on souhaite créer avec Dieu par notre prière en Lui offrant ce que nous avons de plus personnel, notre voix, mais aussi quelque chose de précieux, l’encens, pour témoigner du respect que nous avons pour Lui, se fonde sur ces éléments fragiles et éphémères mais au combien révélateur de notre pauvreté humaine.

Nous prions avec notre corps et donc aussi avec nos sens et dans l’histoire biblique, l’encens semble être aussi un fil conducteur entre l’ancien et le nouveau Testament.

Du livre de l’Exode « Tu feras encore un autel en bois d’acacia pour brûler de l’encens. » (Ex 30,1) à l’Apocalypse « Un autre ange vint se placer près de l’autel ; il portait un encensoir d’or ; il lui fut donné quantité de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le Trône. Et par la main de l’ange monta devant Dieu la fumée des parfums, avec les prières des saints. » (Ap 8,3-4)

Connu plus de 2000 ans avant Jésus-Christ et utilisé par la liturgie juive jusqu’après la naissance du christianisme, l’encens accompagne de sa présence les célébrations catholiques : messes, funérailles et expositions du Saint Sacrement.

Il est à la fois révélateur de la présence de Dieu comme la brise légère et de notre ferveur humaine dans la prière.

Alors essayons de nous approcher de Dieu avec délicatesse et simplicité afin que Celui-ci accueille nos prières comme un père écoute avec attention les demandes de ses enfants.

2ème proposition musicale :  ECOUTEZ LÀ !!! vous ne serez pas déçu(e) 

Dirigatur oratio mea

LE (les) COMPOSITEURS :  ANONYME (S) …. Whahou ??? quésaco ??? on vous explique…

« De l’ombre jaillit la lumière »

Anonymat : synonyme incognito, ombre,

 

Au Moyen Age, l’attribution à un auteur était incertaine et l’essentiel était dans la création elle-même et sans contrepartie. Les « sans nom » étaient presque une norme, et selon les arts pratiqués, certaines œuvres résultaient d’un travail collectif.

A cette époque, la création est divine et l’auteur s’efface derrière Dieu.

Citation de St Thomas d’Aquin (1225/1274), docteur de l’Eglise : « la musique doit chanter la louange du Créateur. Seule la musique vocale le permet, car la musique instrumentale ne flatte que les sens « 


La Renaissance voit poindre le début de compositeurs reconnus, l’idée devient concrète et les auteurs ou autrices signent leurs créations qu’elles soient musicales, littéraires ou picturales.

Puis fin XVème et début du XVIème siècle, les anagrammes ou patronymes apparaissent dans les textes des auteurs. Petit à petit le style de l’artiste est reconnu à travers son écriture, il a son propre « style » qui le fait remarquer et reconnaître par les auditeurs.

Janvier 1791, ratification de la loi sur les droits d’auteur par Beaumarchais (1732/1799), ainsi les auteurs et compositeurs sont protégés et peuvent vivre de leur droit. Cette loi évoluera au fil des années et aura ses spécificités en fonction de l’art concerné, auteur, compositeur, ou peintre.

1851 :  création de la société de protection des droits d’auteurs la SACEM.

Au fil des siècles, l’anonymat est devenu plus rare, mais il subsiste encore laissant une part de mystère. Les œuvres des anonymes sont appréciées par la seule qualité de leur art et aucun jugement ne peut être basé sur la personnalité ou la vie de l’artiste. L’auditeur ne juge pas, il écoute, il ressent. L’émotion musicale est un dialogue propre à chacun.

L’Anonyme reste dans l’ombre et le Compositeur reconnu se projette dans la lumière.

Quizz n° 18 … (déjà ? et oui !!! )

1- Le chant grégorien est chanté en :

a-grec  b-hébreu  c-latin  d-français

2- Le chant grégorien est chanté :

a-a capella  b- en canon  c- à l’unisson  d- accompagné par des instruments

3- Lorsqu’un chant ne possède qu’une mélodie chantée simultanément, on appelle cette forme un chant :

a- responsorial  b-monodique   c-polyphonique

4- Le nom du chant grégorien vient du pape Grégoire :

a-vrai  b-faux

5- Un neume est l’ancêtre de la note de musique.

a-vrai  b-faux

Réponses au quizz numéro 17 : 1-a   2-a   3-a   4-a   5-a