Musique Emoi n° 28 – Edito

Frère SAMUEL et sa joie communicative pour son premier baptême

Attention, oui c’est une œuvre puissante, oui c’est une œuvre qui contient des dissonances, et oui, c’est une œuvre qui va vous bousculer.  Puissance de l’orgue, dissonance dans les accords, déstabilisation dans vos repères comme pourra l’être aussi votre rencontre avec le Père.

Ici, nous entrons dans la vision proposée par Olivier Messiaen de l’apparition de l’Eglise éternelle.

C’est un chantier, un chantier de construction où les premières mesures jouées dans les notes graves de l’orgue nous invitent à contempler les fondations de cette Église. Puis, petit à petit, nous voyons s’élever les murs, les colonnes avec le mouvement ascendant des notes, jusqu’à imaginer entendre, au moment du climax, la résonance sous les voûtes. Alors, oui, sur un chantier, tout ne s’imbrique pas forcément de façon fluide et ordonnée, il y a des contretemps et on le ressent dans les dissonances, dans la mesure irrégulière à 7/8 utilisée par Olivier Messiaen et qui va vous déstabiliser.

Nous sommes cette Eglise et ce chantier, c’est aussi celui de notre âme qui arrive tel un matériau brut et qu’il faut tailler, raboter, poncer, polir pour finir par briller le mieux possible lors de notre rencontre ultime avec le Père.