Musique Emoi n° 30 – Edito

Musique Emoi nous permet d’interviewer pour la première fois, don Axel, qui a choisi pour illustrer ce numéro le thème :  « Te Deum ? »

Adam et Eve Pécheurs chassés du Paradis

« Dieu dit : “Faisons l’homme à notre image. À notre ressemblance et … »

A partir de cette ressemblance, quelle vision, chacun d’entre nous peut-il avoir de Dieu ?

YHWH, Le grand tout, Élohim, Adonaï, Yahvé, Le tout puissant, L’éternel …Indéfinissable, Insaisissable etc…

Autant de noms et plus encore et encore qui doivent nous permettre d’admettre qu’Il demeurera toujours indéfinissable pour les toutes petites créatures que nous sommes.

L’apôtre Paul affirme que Dieu « habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir » (1 Tim. 6.16)

Cependant, la vision que chacun d’entre nous peut avoir du Seigneur va conditionner notre relation avec Lui.

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Si nous voyons le Seigneur comme Le tout puissant qui voit tout et particulièrement notre toute petite personne tel un maître d’école, ou tel un policier, nous aurons tendance à vivre avec la peur de lui déplaire, afin qu’Il n’ait rien à nous reprocher, une certaine idée de la méfiance mais tout cela loin d’une relation d’Amour.

-Si nous voyons le Seigneur comme un « gris- gris » que nous ne quittons jamais tel un porte-bonheur pour attirer la chance ou un talisman, cela ne nous rapprochera pas du Seigneur et compliquera certainement le fait de vouloir vivre une relation avec Lui. Le port de ces amulettes est-il compatible avec la Foi ? En fonction de leur utilisation…Tout est bon, tout est mauvais , histoire de quantités.

-Si nous cherchons à imaginer à tout prix une représentation du Seigneur, statues, tableaux, la vénération ne devra pas s’adresser à l’image en tant que telle mais à ce qu’elle représente véritablement. Voir l’invisible à partir du visible Si l’image est idole, l’image devient alors une réalité en oubliant ce qu’elle représente, alors on s’éloigne du Seigneur. Si l’image est icône, l’homme ne vénère pas l’image mais ce qui est représenté à travers elle, on se rapproche du Seigneur.

Jésus appelant à devenir Pêcheur d’homme

Jésus appelant à devenir Pêcheur d’homme

-Si nous cherchons à voir le Seigneur comme une sujet avec qui nous essayons de marchander notre comportement

ex : si Tu m’aides je ferai ceci ou cela…

nous entrons dans la liste des « marchands du temple » que Jésus a chassé et nous devons alors nous abaisser pour ramasser ce que Jésus a renversé en comprenant l’inutilité de certains de nos actes.

-Si nous entretenons notre relation avec le Seigneur à l’aide de gourous, de voyance, d’horoscope, lignes de la main, nous alimentons une forme de dépendance, d’aliénation au détriment de la liberté à l’inverse de ce que le Seigneur propose.

Cette liberté issue du soulagement procuré par la foi en Jésus Christ. La liberté fait partie de la même famille que l’Amour, que la beauté, il s’agit d’un tout fragile et fort à la fois, la Foi …

Si nous cherchons à trouver le Seigneur uniquement par les livres, par les écrits de toutes sortes, l’essentiel sera à un moment d’en sortir, et d’ouvrir la porte de notre cœur afin de passer de la théorie à la pratique, c’est à dire à la relation, le cœur à cœur.

« Dieu est amour parce qu’il trouve en soi l’Autre à qui se donner »

Maurice ZUNDEL

 La puissance du Seigneur est dans sa faiblesse sa fragilité et dans sa faculté à ce qu’aucune force du mal ne puisse altérer son Amour sa miséricorde et son pardon.

Essayons chacun à son niveau et sans aucune notion de temps et d’espace de mettre en pratique :

Fais-toi capacité et je me ferai torrent…

 (Jésus à Catherine de Sienne) 

Il est indispensable d’élever son regard plus haut, beaucoup plus haut, (dixit don Paul) le Seigneur comblera nos imperfections si l’on s’ouvre à sa plénitude en toute liberté, nous recevrons alors ses Grâces et la paix qui s’en suivra.

Notre relation avec Dieu est fondée uniquement sur sa grâce, et ce que nous sommes, nous ne le sommes que par elle 

(1 Cor. 15 :10)

Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départi à chacun.

(Romains 12 :3)

Avec notre volonté et l’aide du Seigneur,  cherchons à laisser passer la lumière sur notre face cachée, nous arriverons alors petit à petit à réduire :

  • la peur du maître d’école, du policier
  • l’importance des gris-gris
  • l’importance des images
  • l’importance des voyances, horoscopes
  • l’importance des livres à l’exclusion de la Bible etc…

L’essentiel consiste à être sur le chemin, Jésus a dit :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » alors ne cherchez plus et laissez-Le vivre en vous.

Il ne suffit pas de croire en Dieu, il est indispensable de le chercher, de l’aimer, de faire sa volonté, de se laisser aimer, d’être en mouvement au plus souvent, de lutter contre notre face sombre et d’être à l’écoute en permanence… d’être sur le chemin en quelque sorte.

Le chemin qu’il nous montre en donnant  autour de nous du fruit qu’il nous a demandé de porter.

L’Amour source inépuisable et créatrice de relations.

Nous sommes faits pour l’amour et en dehors de cela, nous mourons très rapidement ».

« Ce qui fait la gloire (joie) de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples »

Rendons grâce !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!.

Ouvrons nos portes, (nos yeux , nos oreilles et notre cœur ) pour le

 « Te Deum » avec les commentaires de don Axel.

Merci don Axel, merci encore !

TE DEUM : Interview de Don AXEL

Origine et auteur

L’origine du texte du Te Deum reste obscure.

« Le Te Deum est une doxologie du même genre que le Gloria in excelsis, destinée comme lui à l’office du dimanche matin, mais inspirée davantage de l’anaphore antique. Latine d’origine, elle a cependant été rédigée sous un mélange d’influence orientale, vraisemblablement aux environs de l’an 400. La tradition irlandaise l’attribuant à un évêque Nicet peut contenir un fond de vérité : le candidat le plus sérieux à la paternité du Te Deum, le seul même auquel il y ait lieu de songer présentement, serait en ce cas Nicetas de Rémesiana »[1]

Une belle légende dit qu’il aurait été composé par saint Ambroise lui-même, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, au moment même du baptême de Saint Augustin. Ce serait une des raisons pour lesquelles on appellerait ce texte « Hymne Ambroisienne »

La prière serait probablement inspirée des anaphores latines de l’époque. Qu’est-ce qu’une anaphore ? En bref, l’anaphore correspond à la prière eucharistique. Ainsi, le texte du te Deum, dans sa structure et sa théologie, aurait son origine dans la liturgie eucharistique[2].

On retrouve d’ailleurs des éléments de la liturgie eucharistique dans son contenu :

  • Le début ressemble à l’introduction des préfaces : « A toi Père l’Hymne de l’univers »
  • On chante « saint, saint, saint le Seigneur Dieu de l’Univers »
  • Il y a comme une doxologie, c’est-à-dire une glorification de la Trinité : « Dieu nous t’adorons, Père infiniment saint, Fils éternel et bien aimé (…), Esprit de Puissance et de Paix… »

Il aurait peu à peu été extrait de son contexte eucharistique pour devenir une hymne intégrée dans la liturgie des heures, chantée dans les monastères avec les psaumes. Saint Benoit recommande de le chanter à la fin de l’office des matines du dimanche et des solennités[3].

« Aujourd’hui encore, le Te Deum est chanté à la fin de l’office des lectures (Matines ou Vigiles) chaque dimanche en dehors de l’Avent et du Carême ainsi qu’aux jours des Fêtes et des Solennités. De plus, le Pape a pour habitude, tous les ans, de clôturer les vêpres du 31 décembre par un Te Deum d’action de grâces pour l’année écoulée. » [4]

[1] G. MORIN, Le « Te Deum », type d’anaphore latine préhistorique ? dans la Revue Bénédictine, t. XXIV, 1907, p. 222.

[2] C’est la thèse du bénédictin de Solesmes Don Paul CAGIN in Dom PAUL CAGIN, Te Deum ou Illatio ? Contribution à l’histoire de l’Euchologie latine à propos des origines du « Te Deum ». Solesmes, 1906, XXXI-595 pages in-8°

[3] Cf. Chapitre XI de la règle de saint Benoit.

[4] https://fr.aleteia.org/2018/05/14/cette-hymne-tres-populaire-est-lune-des-plus-anciennes-de-lhistoire-de-leglise/

Ce texte est profondément inspiré par les Écritures[1]

« A toi, Dieu… l’hymne de l’univers » rappelle les psaumes du règne cosmique, par exemple : « Le Seigneur est roi » (psaume 46, 3… 8 ; 94, 4 ; 144, 1). Dans « Saint, saint, saint », on reconnaît le chant des chérubins dans la vision d’Isaïe 6.

Les qualités du Christ reprennent des textes du Nouveau Testament. « Fils bien aimé » est le titre donné à Jésus lors du baptême (Mt 3, 17 ; Act 13, 33) et de la transfiguration (Mc 9, 7). « Le Fils du Dieu vivant » est la profession de foi de Pierre à Césarée (Mt 16, 16), celle des démons (Mt 8, 29), des pêcheurs après la tempête (Mt 14, 33) et du centurion au pied de la croix (Mt 27, 54).

« Tu n’as pas craint de prendre chair dans le corps d’une vierge » fait référence aux évangiles de l’enfance (Luc 1, 26-35, Mt 1,18) et à He 10, 5 ainsi que Gal 4, 4. L’expression « ta victoire sur la mort » fait venir à la mémoire les évangiles de Pâques et à l’exclamation ironique de Paul : « mort, où est ta victoire » (1 Co 15, 54).

En lisant « tu as ouvert les portes du royaume », on pense au larron (Lc 23, 43), et aux textes où Paul affirme « vous êtes ressuscités » (Col 2, 12 ; 1 Co 6, 11 ; Rm 5, 9 ; Rm 8, 30) ; « il nous a fait entrer dans le royaume de son fils bien aimé » (Col 1, 13). « Tu règnes à la droite du Père » reformule Mc 16, 19 et donc les récits d’Ascension. « Tu viendras pour le jugement » énonce Jn 5, 22 ou Jn 12, 48 ou Mt 25, 40.

[1] Ce passage vient de : https://liturgie.catholique.fr/celebrer-en-toutes-occasions-sacramentaux/liturgie-des-heures/les-differents-offices/office-des-lectures/300235-hymne-te-deum-a-toi-dieu-notre-louange/

Dans l’histoire

Le texte aurait d’abord été psalmodié. Puis chanté de manière plus complexe comme on chantait le Credo et le Gloria.

Le texte du te Deum a fait école. Si cette hymne était d’abord pour l’usage liturgique, cette jubilation à la gloire de la Trinité a aussi été utilisé pour célébrer des évènements heureux, hors contexte liturgique, comme par exemple pour l’élection d’un pape. Par ailleurs, dans certains pays de tradition catholique, ce fut commun « pour les autorités civiles d’assister à un Te Deum pour célébrer un événement important comme un couronnement, la prise de pouvoir d’un président, la signature d’un traité de paix ou pour marquer des dates historiques. »

La Te Deum de Lully par exemple fut composé à la suite de la guérison du roi Louis XIV… Lully lui-même dirigea des représentations de son œuvre dans les festivités, mais il se blessa au pied, ce qui provoqua une infection et la mort du compositeur…

On peut imaginer encore que cette prière a fait l’objet d’usage pour la piété personnelle : « Si dans l’Histoire le Te Deum a souvent été synonyme de victoire et de fête, il demeure cependant l’hymne de louange ultime que le chrétien est invité à réciter intimement. Exprimant la confiance absolue que le fidèle met en Dieu, cette hymne demeure une prière encore bien actuelle à l’image du Credo. Le 13 mai 1643, après une nuit très mauvaise, le roi Louis XIII voyant que sa mort approchait, récita lui-même le Te Deum en compagnie de son confesseur. Il expira le lendemain, sa confiance placée en Dieu. »[1]

[1] https://fr.aleteia.org/2018/06/05/le-jour-ou-la-television-a-fait-du-te-deum-un-tube

Famille Royale de Belgique assistant au Te Deum pour la Fête Nationale

Morceaux choisis

QUIZZ

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a-vrai

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c-Prokofiev