Les lectures d’aujourd’hui ne sont pas simples à entendre. On se demande même comment Jésus aurait été accueilli aujourd’hui par nos contemporains en s’exprimant ainsi.

L’indissolubilité du mariage et la différence homme/femme sont bien deux réalités qui ne sont pas vraiment à la mode… et justement, le problème est bien là : il s’agit de réalités ; c’est-à-dire de vérités que nous n’avons pas choisies mais que nous recevons de la nature.

Aristote et saint Thomas d’Aquin définissent la vérité comme l’adéquation de l’intelligence à la réalité. Or aujourd’hui le monde semble nous renvoyer que la nature de l’homme comme homme et femme ou que le mariage serait une histoire de mode. Autrefois, les gens se mariaient entre hommes et femmes et choisissaient d’être fidèles ; aujourd’hui, c’est dépassé et ça ne correspond plus à l’expérience. Le mariage indissoluble comme la différence sexuelle seraient relatifs à l’époque et aux mentalités : en aucun cas il s’agirait d’une adéquation avec la réalité intangible.

Avec cet évangile, nous cernons une des préoccupations majeures du Pape Benoît XVI : ce qu’il appelait le relativisme.

Comme il le disait en commentant cet évangile, « il y a une correspondance évidente entre la crise de la foi et la crise du mariage » : si nous ne sommes
plus capables de recevoir la foi qui est un don de Dieu, alors nous ne serons plus capables de recevoir non plus la nature (de l’Homme et de l’ensemble du vivant : une écologie qui est intégrale prend en compte l’être humain sexué et appelé à l’indissolubilité dans le mariage).

C’est alors que nous comprenons pourquoi Jésus, après les considérations sur le mariage, exhorte à accueillir le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant – d’un enfant qui fait confiance car il sait que ses parents veulent son bonheur.

Accueillir la réalité, le don de la foi, la différence sexuelle : « tout est lié » comme aime à le répéter le Pape François. Nous qui vivons dans ce monde étrange de dé-christianisation, de dé-création, de dé-formation de la nature (on pourrait allonger la liste…) finalement de dé-construction ; répondons en accueillant la beauté de tout ce que Dieu nous offre.

Soyons accueillants de la foi, de la nature, des pauvres, de ceux qui souffrent … du Royaume de Dieu !

don Raphaël +