« Gaudete in Domino semper ! » « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! » Telle est l’invitation que la liturgie chante ce dimanche et que nous entendons dans la lettre de Saint Paul aux Philippiens (Ph 4,4). Elle a donné son nom à ce troisième dimanche de l’Avent : le dimanche de Gaudete.

Voilà bien une exhortation assez décalée par rapport à notre actualité. Souvent d’ailleurs, la joie chrétienne paraît assez surfaite aux yeux du monde. « Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes » ; oui certes, mais les chrétiens sont parfois vus comme de gentils naïfs !

Qu’est-ce que la joie ? D’après Avicenne et Saint Thomas d’Aquin, la joie dépasse la simple émotion liée au plaisir de jouir de quelque chose qu’on a désiré. Au plus profond, « la joie est causée par l’amour, ou bien parce que celui que nous aimons est présent, ou bien encore parce que celui-ci possède son bien propre » (comme on est joyeux du bien-être de ses amis). Autrement dit, « la joie est le fruit de tout amour complet, achevé. Il n’y a pas de plus grande joie que celle qui accompagne l’acte d’amour » .Alors oui, nous goûtons déjà à cette joie dans nos amours humains, mais par-dessus tout dans notre amour pour Dieu, parce que nous avons cette chance inouïe de connaître et d’aimer le Seigneur, le TrèsHaut.

Existe-t-il une plus grande joie que de se savoir aimé par-dessus tout, audelà de tout, et personnellement par le Seigneur, le Dieu-Amour, au point qu’il soit venu sur Terre se faire l’un de nous, pour nous sauver chacun, en offrant sa vie pour chacun de nous ?

Nous voyons que tout est lié : notre joie vient de la charité (l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint) ; avec l’espérance, nous attendons la joie parfaite du Ciel, et ainsi nous recevons la force qui nous assure la fermeté et la constante dans nos difficultés actuelles.

C’est ainsi que nous pouvons comprendre Saint Paul : « Nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ».

Don François-Marie, diacre

Pour aller plus loin : relire les chapitres 5 et 12 de la lettre aux Romains.