Les lectures de ce dimanche nous mettent au pied du mur ! Difficile de ne pas se sentir personnellement concerné tant les auteurs inspirés voient juste au fond du cœur humain.

C’est bien l’intention de notre cœur qui est à examiner : dans le livre de la Sagesse, les méchants refusent d’entendre les reproches du juste, et fomentent un complot contre lui. Quant à lui, Saint Jacques décrit la destruction inévitable qui résulte de l’envie, cette tristesse éprouvée devant le bien d’autrui. Enfin l’évangile laisse entrevoir le décalage entre Jésus annonçant sa passion et sa résurrection prochaines, et la réponse des disciples à sa question « De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Nous imaginons combien les disciples ont dû être penauds à cet instant, ayant passé le trajet à se demander qui était le plus grand.

Présomption de ses propres capacités, ambition déréglée, jalousie de son propre bien, envie du bien de l’autre… autant de défauts dont nous souffrons tous, en le sachant plus ou moins. Ils occupent parfois beaucoup de place dans notre esprit qui se compare ou se pique si volontiers d’orgueil ridicule. En résumé, ces vices sont le fruit d’une intention du cœur déviée, non ordonnée à ce que nous sommes nous-mêmes profondément devant Dieu et devant les autres.

Reprenant les trésors de sagesse des Pères, le Catéchisme propose deux clefs pour sortir grandis de cet examen de conscience douloureux. (nn. 2554-2557).

D’abord, demandons la pauvreté du cœur ; prions pour être plus humbles. Non pas pour recevoir des humiliations, car ce serait de l’orgueil d’imaginer les vivre en serrant les dents sans l’aide de personne. Être pauvre de cœur signifie s’abandonner à la Providence du Père, vouloir faire sa volonté en toutes choses de notre vie, quoiqu’il arrive. C’est la recette de la véritable joie : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux ! » (Mt 5,3).

D’autre part, cultivons nos grands désirs pour supplanter progressivement nos petites  convoitises et ambitions désordonnées.
Et y a-t-il un désir plus grand que celui-ci :
« Je veux voir Dieu » ! « La promesse de voir Dieu dépasse toute béatitude », écrivait Saint Grégoire de Nysse.

Prenons donc le temps de méditer régulièrement sur cette Béatitude que le Seigneur nous prépare. Alors augmentera notre désir du Ciel dont la soif ne sera étanchée que par l’eau de la vie éternelle (Cf. Jn 4,14).

« Il sera lui-même la fin de nos désirs, Lui que nous contemplerons sans fin, aimerons sans satiété, louerons sans lassitude »
(Saint Augustin)

Don François-Marie
* « L’orgueilleux cherche la puissance terrestre, tandis que le pauvre en esprit recherche le Royaume des Cieux » (Saint Augustin)