De plus en plus les lectures de la messe nous montrent le terme du carême, la semaine Sainte. De plus en plus nous sentons d’un côté l’endurcissement des chefs des prêtres et des pharisiens qui cherchent à faire périr le Christ, de l’autre la détermination sans faille du Christ à faire la volonté du Père. Cette volonté sans faille du Fils vis-à-vis du Père mène à sa glorification, oui le Père veut glorifier son Fils, mais là encore selon sa volonté qui semble si loin de nos logiques humaines.

En effet la glorification du Fils passe par la croix. Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, s’il meurt il porte beaucoup de fruit. La gloire du Christ passe par sa mort et sa mort sur la croix. Et en ces dernières semaines de carême, nous nous approchons de ce mystère.

D’où cette tradition de voiler les croix, afin de renouveler notre amour de la croix et de savoir l’adorer avec un coeur toujours plus aimant. Quel mystère que Dieu ait souhaité passer par ce mystère de souffrance et de solitude pour manifester sa gloire!

 

Lorsque j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. Voilà encore un autre aspect étonnant : la glorification du Christ sur la croix nous attire. Il est même devenu notre signe de ralliement, le signe de croix par lequel nous commençons toute prière et tout sacrement. Ce pouvoir d’attraction s’explique par l’amour déployé par le Christ sur la croix, un amour qui dépasse de loin l’horreur de l’acte en lui-même. La croix devient dès lors le signe de cet amour fou de Dieu en même temps qu’un exemple et un soutien pour tous les chrétiens qui sont dans la souffrance et qui savent désormais que celle-ci n’est pas vaine, mais qu’ils peuvent s’associer à l’éternelle offrande du Christ pour son Père.

Mais si la glorification du Christ sur la croix nous attire, c’est aussi en raison du fruit qu’elle porte. La croix de Jésus est notre Espérance et notre Salut, par ses blessures nous sommes guéris1 . Nous connaissons bien cette devise o crux ave spes unica2. Oui le Christ et le Christ crucifié est notre seul espoir, car c’est par cette glorification douloureuse qu’il nous sauve.

Contemplons donc, pendant ces semaines qui arrivent, la glorification mystérieuse du Père par le Fils. Aimons de tout notre cœur ce mystère qui nous dépasse afin de profiter, le matin de Pâques, des grâces de la Résurrection dans un coeur renouvelé et reconnaissant du salut qui lui est donné.

don Etienne +

1 Pi 2,24

2 Salut ô croix notre seul espoir.