Grâce de la rencontre à vivre en famille pendant ces vacances. Allons voir sur place…
La maison de Zacharie et Élisabeth est isolée, un peu sur une colline, il y a dans les environs plusieurs groupes de maisons, celle-là est la plus belle. Un gros ruisseau descend de la montagne.
Elisabeth a comme l’intuition que sa cousine est en route pour venir lui rendre visite, elle en a parlé à Zacharie mais lui cherche plutôt à lui faire perdre cette idée. Il ne croit pas qu’une jeune mariée puisse entreprendre un si long voyage. Il est de retour à la maison depuis peu, il revient de Jérusalem où il était pour les fêtes de la Pâque. Zacharie ne parle pas, il s’exprime par signes et utilise aussi une sorte de tablette sur laquelle il écrit. Élisabeth ne renonce pas à son « idée ».

Souvent elle est assise dans une petite pièce, à droite de l’entrée et semble attendre en regardant souvent pour voir si la sainte Vierge arrive. Elle est plutôt de grande taille, et surtout elle est âgée. Mais elle est jolie. Sa grossesse est bien avancée. À un moment, elle se lève et s’avance le long du chemin, comme pour aller à la rencontre de la sainte Vierge …
Elles ne se connaissent pas beaucoup mais la sainte Vierge de loin reconnait sa cousine et s’avance en hâte pour la rejoindre. Sur le chemin, les deux femmes se saluent amicalement et se tendent la main.

La Sainte Vierge et Élisabeth se prennent dans les bras une fois à l’intérieur de la maison. Elles posent leurs joues l’une contre l’autre. Élisabeth, par le contact avec la sainte Vierge, est alors toute illuminée et son coeur est comme dilaté d’allégresse et d’une profonde émotion. Elle recule alors un peu, et pleine d’enthousiasme et de joie, elle dit : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. D’où me vient ceci que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Voici qu’aussitôt que la voix de votre salutation est venue à mes oreilles, l’enfant que je porte a tressailli de joie dans mon sein. Vous êtes heureuse d’avoir cru : ce qui vous a été dit par le Seigneur s’accomplira. »

Elle conduit ensuite la sainte Vierge dans une petite chambre qu’elle a préparé pour elle, pour qu’elle se repose du voyage, mais la sainte Vierge dit alors : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé la petitesse de sa servante ; car voilà que tous les siècles m’appelleront bienheureuse, parce que Celui qui seul est puissant a fait en moi de grandes choses, et son nom est saint, et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la puissance de son bras ; il a dissipé ceux qui étaient gonflés d’orgueil dans les pensées de leur coeur. Il a renversé les puissants de leur trône, et il a élevé les humbles. Il a rassasié les affamés, et il a renvoyé les riches avec les mains vides. Il a pris en sa protection Israel, son serviteur, s’étant souvenu de sa miséricorde, selon la promesse qu’il avait faite à nos pères, à Abraham et à sa postérité, pour toute la suite des siècles. »

Dans les jours suivants, la Sainte Vierge et Élisabeth passent beaucoup de temps dehors, dans le jardin. Elles sont assises sur un tapis, à l’ombre d’un grand arbre. Il y a une petite fontaine derrière cet arbre. Le jardin est beau : il y a de la pelouse, des fleurs, des petits arbres fruitiers. Quand elles sont dans la maison, la Sainte Vierge aide beaucoup Élisabeth à toutes les tâches ménagères. Elles préparent aussi des choses pour la naissance du bébé. Notamment elles tricotent une grande couverture.
Elles prient ensemble souvent aussi. Des sortes de litanies. Parfois, elles redisent le Magnificat…

don Antoine Drouineau, curé