« Je voudrais vous apporter la caresse affectueuse de toute l’Église, qui est proche de vous et du Moyen-Orient martyrisé. »
C’est par ces paroles que le Pape a annoncé le voyage historique qu’il a entrepris en Irak du 5 au 8 mars dernier. Pour son premier voyage apostolique depuis la pandémie, le Pape a choisi comme destination cette terre dévastée par la guerre, le terrorisme et le désespoir. C’était le rêve de saint Jean-Paul II qui est réalisé grâce au courage prophétique du Pape François. Le Saint-Père est venu apporter sa chaleureuse proximité à nos frères chrétiens persécutés depuis tant d’année par la barbarie terroriste. Il est venu également concrétiser son appel vif à la fraternité humaine lancé dans sa dernière encyclique « fratelli tutti ». Là où trop d’hommes et de femmes préparent la guerre en accroissant les tensions de toutes parts, le Pape ne cesse d’appeler à la paix entre les Nations.

Nous pourrons avec grand profit lire les discours qu’il a prononcés pendant ce voyage dont voici un extrait :

« Je viens comme un pénitent qui demande pardon au Ciel et aux frères pour de nombreuses destructions et cruautés. Je viens comme pèlerin de paix, au nom du Christ, Prince de la paix. Combien nous avons prié, ces années, pour la paix en Irak ! Saint Jean-Paul II n’a pas épargné les initiatives, et il a surtout offert prières et souffrances pour cela. Et Dieu écoute, écoute toujours ! C’est à nous de l’écouter, de marcher dans ses voies.

Que se taisent les armes ! Que la diffusion en soit limitée, ici et partout ! Que cessent les intérêts partisans, ces intérêts extérieurs qui se désintéressent de la population locale. Que l’on donne la parole aux bâtisseurs, aux artisans de paix ; aux petits, aux pauvres, aux personnes simples qui veulent vivre, travailler, prier en paix ! Assez de violences, d’extrémismes, de factions, d’intolérances ! Qu’on laisse de la place à celui qui s’engage pour la réconciliation et qui, pour le bien commun, est prêt à mettre de côté ses intérêts particuliers ! »

Il serait cependant trop facile de prier pour la paix lointaine sans vouloir nous-mêmes vivre une conversion pour la paix. Pendant ce carême nous pourrions tous nous demander : comment promouvoir la paix autour de moi ? Comment être un artisan de paix dans ma paroisse, dans les associations que je sers, dans mon métier, dans ma commune ? Quelles réconciliations est-ce que je dois vivre dans mon entourage pour être moi-même un artisan de paix ? Le Saint-Père nous avait exhorté dans son message de carême à taire les ragots, les médisances et les discours blessants : n’est ce pas cela, être un artisan de paix ?

don Raphaël +