Ce mois-ci, le morceau de musique choisi (voir ci-dessous) est un requiem, alors afin renforcer ce choix, il a été décidé que cet édito porterait sur l’Espérance.

Requiem / Espérance, cette association s’imposait, et s’imposera …éternellement si j’ose dire.

 

L’espérance : vertu théologale

Vertu qui nous dispose à prendre appui non sur ses propres forces mais avec l’aide du Saint Esprit à mettre sa confiance dans les promesses de Jésus. Cette démarche conduit le chrétien à résister au mal et à garder confiance en l’avenir dans une perspective d’éternité.

L’espérance est avant tout d’ordre transcendantal.

L’espoir est de dimension humaine, relatif à son existence matérielle, émotionnelle, intellectuelle.

Pour donner suite à ces définitions qui permettent de planter le décor, passons maintenant au requiem.

La messe de Requiem exprime l’espérance du chrétien dans la vie éternelle

Il s’agit donc d’exprimer un mélange de sentiments qui passent par l’angoisse du jour du jugement, par l’espérance de la plénitude de la vie éternelle après une vie d’épreuves et de combats.

La mise en musique du Requiem permet de toucher du doigt le pouvoir transcendantal de la musique qui nous aide à traduire des sentiments sur lesquels les mots n’ont plus de prise.

Ces 2 tableaux de DALI pourraient éventuellement être utilisés pour illustrer ce passage de l’humain au Divin et servir de mémorisation visuelle en écoutant le requiem proposé. Essayons, fermons les yeux, écoutons et essayons de nous rappeler de ces 2 tableaux qui comme la musique dépassent les mots, particulièrement celui de gauche qui ne peut être que la représentation du regard de DIEU le Père ,invisible pourtant sur cette toile, d’où la force de ce magnifique tableau.

Aiguisons notre confiance, tout ce que nous faisons, avons, désirons, vient de Dieu.

La foi est la nourrice de l’Espérance, elles sont inséparables et la joie exprime le critère de leurs authenticités. L’émerveillement non seulement prend place mais devient une place forte.

LE MORCEAU CHOISI : Pie Jesu

 

16 janvier 1888, église de la Madeleine à Paris. L’organiste titulaire et maître de chœur est Gabriel Fauré et, en hommage à l’architecte Joseph-Michel Le Soufaché , il décide de jouer pour la première fois lors de cette messe « du bout de l’an » les pièces de requiem qu’il a composé au cours des années 1887 et 1888.

La pièce proposée ce mois-ci, extraite du requiem de Fauré, est Pie Jesu de laquelle Camille Saint Saëns dira : « Tel l’Ave verum Corpus de Mozart qui est le seul Ave verum Corpus, c’est le seul Pie Jesu».

Cette pièce a la particularité de se situer entre le Sanctus et l’Agnus Dei. Dans le rite parisien, la tradition le considérait comme un motet lors de l’élévation. Cependant, avec l’adoption de la langue vernaculaire pendant la messe (à la suite du concile Vatican Il), cette pièce a été supprimée des chants liturgiques actuels.

Simplement accompagnée par l’orgue, la pureté de la voix de soprano conduit l’auditeur vers le ciel où le défunt attend la rencontre avec son Sauveur.

À cela, est conjugué un vibrato vocal synonyme de la personnalité du défunt. En effet, pour la voix et les instruments à cordes frottées, entre autres, deux interprètes n’auront pas le même vibrato lors de l’exécution d’une même note.

Gabriel Fauré, qui se disait lui-même athée, nous offre une œuvre lumineuse et apaisée face à la mort.

En contradiction avec ses confrères organistes qui allaient jusqu’à jouer des pièces d’opéra à l’offertoire, il choisit de proposer une œuvre pleine de délicatesse et d’élégance du début à la fin.

Cependant, la création de cette œuvre lors de cette messe d’hommage ne fut pourtant pas très bien accueillie par le curé de la paroisse qui demanda à Gabriel Fauré de se contenter de jouer le répertoire de l’église de la Madeleine.

Souhaitons simplement que l’Eglise sache accueillir les créations artistiques contemporaines afin de pouvoir être missionnaire auprès de celles et ceux qui sont à sa périphérie. En effet, beaucoup d’œuvres jouées dans les salles de concert sont issues du répertoire de musique sacrée : n’est-ce pas là également une façon de proposer une rencontre indirecte avec le Christ ?

Gabriel FAURE

Traversée entre Musique post romantique et Musique épurée

 

Gabriel Fauré, compositeur français né à Pamiers en 1845, décédé à Paris en 1924. Inhumé au cimetière de Passy, où se trouvent également les compositeurs Claude Debussy (1862/1918), André Messager (1853/1929) et Cécile Chaminade (1847/1954) compositrice surnommée « mon petit Mozart » par Georges BIZET.

Durant 11 ans, il fit ses études à l’école de musique religieuse Niedermayer dont la mission était de former des organistes et maîtres de chapelle. Son maître Camille Saint Saëns lui fit découvrir les œuvres de Liszt, Schuman et Chopin.

Bien que le piano soit son instrument de prédilection, il fut un grand organiste, son parcours est édifiant :

1865 – Eglise Saint Sauveur à Rennes, il n’a que 20 ans !

1871 – Eglise Saint Sulpice à Paris, il remplace Camille Saint Saëns et devient en 1877 maître de chapelle.

1896 – Eglise de la Madeleine et conservatoire de Paris où il succèdera à Jules Massenet comme professeur de composition.

Ses œuvres religieuses :

Cantique de Jean Racine, composée alors qu’il n’a que 19 ans, (sur un texte de Jean Racine (1635/1699, poète et dramaturge français).

Motets latins pour chœurs et voix seule.

Requiem op 48, sérénité profonde et intimité.

Messe basse (https://www.youtube.com/watch?v=HYHSPAgxs4I)

Il enseigna son art aux non moins célèbres compositeurs tels que : Enesco, Ravel, Koechlin, Nadia Boulanger.

Son Requiem (1887/1907) est l’œuvre majeure du compositeur en pleine maturité. La deuxième version de cette œuvre fut jouée pour ses funérailles. En 1900 lors de l’exposition universelle de Paris 250 choristes participent à la création définitive du Requiem dans le palais du Trocadéro.

Critique musical au figaro (1903/1921), atteint de surdité, à l’image d’un autre grand Maître de la musique (nous vous laissons deviner !) il continuera son activité mais sa production se fera plus rare.

Directeur du Conservatoire de Paris sera son dernier poste et prit sa retraite en 1920.

Pour citer l’héritage musical du compositeur : la Pavane dédiée à la comtesse Greffulhe (grande mécène), Elégie op.24, concerto pour violon, sans oublier des mélodies, nocturnes, fugues, barcarolles, impromptus, quintettes. Il rédigea également de nombreux écrits pour les revues spécialisées « Musica », « Le monde musical », des « Opinions musicales » pour le Figaro, et préfaça de nombreux livres.

Quizz n° 19 : Requiem 

 

1- Le Gloire à Dieu est chanté lors des obsèques.

a-vrai  b-faux

2- Dans l’Agnus Dei, la formulation :

« Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis » devient pour des obsèques « Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona eis requiem ».

a-vrai  b-faux

3-  Le mot requiem signifie repos

a-vrai  b-faux

4- Mozart ne termina pas son requiem, c’est l’un de ses élèves qui finira de composer l’œuvre après son décès.

a-vrai  b-faux

5- Une messe de quarantaine à l’intention d’un défunt peut être célébrer quarante jours après un décès.

a-vrai  b-faux

Réponses au quizz numéro 18

1-c   2-a   3-a   4-a   5-a

Quizz

Quizz L’Avent et la Vierge Marie

1-L’ange qui salue la Vierge Marie dans la scène de l’Annonciation s’appelle :

a-Gabriel  b-Raphaël c-Michel

2-L’Annonciation se situe avant la Visitation.

v-vrai      f-faux 

3-Le Magnificat, chanté par la Vierge Marie, est repris cette année liturgique B comme psaume le:

d-2ème dimanche de l’Avent

e-3ème dimanche de l’Avent

f-4ème dimanche de l’Avent

4-Le 3ème dimanche de l’Avent est surnommé dimanche de Gaudete ou dimanche de la joie mais savez-vous pourquoi?

m- c’est, en latin, le premier mot du texte d’Isaïe (Première lecture du 3ème dimanche de l’Avent de l’année B)

n- c’est, en latin, le premier mot de la lettre de St Paul aux Thessaloniciens (Deuxième lecture du 3ème dimanche de l’Avent de l’année B)

o- c’est, en latin, le premier mot de la lettre de l’Evangile de St Jean (Évangile du 3ème dimanche de l’Avent de l’année B)

5- Le Magnificat est aussi chanté chaque soir lors des vêpres.

De magnifiques antiennes, toutes différentes, le précèdent entre le 17 et le 23 décembre. Comment sont-elles surnommées ?

r- Antiennes A

s- Antiennes E

t- Antiennes O