Car il reçut de Dieu le Père un témoignage d’honneur et de gloire, lorsque, de cette nuée où la gloire de Dieu paraissait avec tant d’éclat, on entendit CETTE VOIX  :

 

« Voici mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection : écoutez-le ».

 

Lorsqu’il est écrit « on entendit cette voix » avez-vous imaginé un seul instant avoir été parmi les personnes qui à ce moment précis ont entendu cette voix ?

Ici, dans cette phrase essentielle,

LE SON DONNE LE TON !

LA VOIE c’est la VOIX !    ou…

LA VOIX c’est la VOIE !

 

Ces 3 petits slogans introduisent le thème de ce mensuel de Musique Emoi : la voix

Dieu nous a créé avec 5 sens (ce dont nous ne nous servons jamais avec harmonie) et parmi ceux-ci l’ouïe, le sens bien évidemment le plus directement lié à la voix support de la Parole.

La voix qui porte la Parole devrait faire l’objet de beaucoup plus d’attention, puisqu’à la messe par exemple, dans un ordre chronologique pour être entendue, écoutée, intériorisée, méditée, cette voix va emprunter des vibrations, des modulations, des graves, des aigus, un vocabulaire, une vitesse d’élocution, une puissance, et également … des silences.

Autant d’éléments permettant à la voix de l’émetteur de toucher le ou les récepteurs

(le ou les  fidèles)

La voix est fabriquée par la vibration de cordes vocales, et lorsqu’elle est au service de la Parole elle a pour fonction de faire vibrer les entrailles.

Lorsque nous prenons conscience de cet état de fait, nous commençons plus à écouter la voix qu’à l’entendre, un grand pas de fait …

Paradoxe pourtant logique, la qualité des silences dans une phrase va énormément servir à valoriser la Parole.

Le silence fait partie intégrante de la voix lorsqu’elle porte la Parole.

Waouh !  il fallait oser …  Osons !

C’est un peu comme pour l’olfactif, pour parler objectivement des bonnes odeurs, il s’agit aussi d’en connaitre les mauvaises

Lors d’une messe afin d’en apprécier la beauté, les sens devraient être mis en éveil pour entendre de façon harmonieuse la voix qui portera la Parole.

Nous devrions admettre qu’une meilleure maitrise de son corps permettrait une concentration beaucoup plus favorable à l’écoute, donc à la voix qui porte la Parole source de méditation … à chacun sa voie sur son chemin !

LE MORCEAU CHOISI : Haendel « ombra ai fu »Philippe Jaroussky

Arbre de vie, arbre de la connaissance du bien et du mal, bois de la mangeoire qui constitua le premier berceau de l’Enfant-Jesus et jusqu’au bois de La Croix.

De la Genèse aux Évangiles, cette matière nous accompagne et ponctue le récit biblique.

Le morceau choisi ce mois-ci est extrait de l’opéra Serse de Haendel : Ombra mai fu dont la traduction est « Il n’y eut jamais une ombre »…et se trouve être une ode… à un arbre!

En ce début de carême, temps de prière, de partage et de jeûne où le combat spirituel se fait plus concret, sachons trouver un réconfort avec cette pièce chantée par Philippe Jaroussky.

Porté par une voix chaude et enveloppante, le morceau se déploie, à la fois plein de délicatesse et de majesté, comme les branches des arbres cherchant la lumière vers le ciel.

La voix du contre-ténor, loin des voix classiques, apporte une rondeur et une chaleur bienfaisantes sans forcer dans les aiguës. Certains pourraient être un peu déstabilisé par cet homme chantant dans une tessiture peu commune. Nous aurions pu choisir effectivement une version chantée par une femme mais ce n’était pas le choix original du compositeur.

Acceptons de nous laisser un peu déstabilisé par cette voix comme nous pouvons aussi être déstabilisés par la parole de Dieu.

Acceptons de changer de point de vue, de créer, d’inventer d’autres voies pour affronter les tempêtes de nos existences.

Afin que, nous ne nous laissions pas gagner par l’ombre mais que seule la certitude de la victoire du Christ sur la mort illumine notre carême.

MUSIQUE EMOI La Voix

Le compositeur :

« Vox populi, vox Dei »   – (Adage datant de l’époque de Charlemagne.)

La définition du mot latin « VOX » : son, modulation, note, bruit ou retentissement.

Un lien avec la musique, sans nul doute !

Que vous soyez chanteur ou lecteur, les textes sont saisis dans leur vocalité, tonalité, souffle, et la ponctuation donne la cadence ou le tempo.

Aède, Trouvère, Poète, Troubadour, chœur, ont un point commun : la voix qui cite, récite, rime, s’exprime, déclame, condamne, chante …

De la voix céleste du contre-ténor à la voix grave dite basse, toute une palette de sonorités s’offre à nous : contre-ténor, ténor, baryton, basse, pour les hommes et soprano, mezzo-soprano, alto pour les femmes.

 

Les voix transmettent l’émotion

Aux 17 et 18èmes siècles elles déclenchent des passions, notamment en Italie, à l’époque des castrats : Carlo Farinelli en fut la star (1705/1782). Le dernier castrat, Alessandro Moreschi, surnommé « l’ange de Rome » est mort en 1922.

A Capella, les voix surprennent et envoûtent. Dans les Requiem elles expriment l’invisible, prient dans les chants grégoriens, et s’épanouissent pour se fondre avec des personnages dans des opéras de toutes époques

Une comparaison intéressante

Les historiens de l’art qui ont étudié et décrypté les œuvres de Pieter Bruegel l’ancien (peintre hollandais 1525/1569) décrivent par ces mots ses œuvres : « Bruegel au-delà du visible ».

Comme exemple, son tableau intitulé « Le portement de la croix » : au milieu d’une foule immense on perçoit un homme portant sa croix, c’est Jésus et l’essentiel est là. Ce détail est si fin, si précis, qu’il est difficile à un non initié de le découvrir. L’invisible devient visible et essentiel.

On peut établir une similitude avec la voix de l’artiste lyrique seul au milieu de la puissance vocale des choristes. « La voix au-delà du visible » du contre-ténor, ou autre tessiture devient le centre de l’écoute. Elle est mise en relief par le chœur, et nous met en état d’intériorité.

Pour terminer, découvrez un chœur à nul autre pareil, le chœur « à bouche fermée » interprété dans un opéra de Puccini (acte II) « madame Butterfly ». Les voix murmurent, puis s’estompent laissant les auditeurs face au silence et à l’émerveillement.

Madame Butterfly – Giacomo PUCCINI

Giacomo Puccini : Madame Butterfly (Choeur à bouche fermée)

Un paradoxe, Les grandes œuvres lyriques nous laissent souvent « sans voix ! ».

Le QUIZZ n° 14

 

1-Le jeune David apaise le roi Saül en chantant des psaumes.

a-vrai b-faux

2-Dans le livre d’Isaie, au chapitre 40, verset 3 on peut lire : « Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. »

a-vrai  b-faux

3-Au début de l’évangile selon St Marc, il est indiqué : « Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »

a-vrai  b-faux

4-Le christianisme est une religion de la parole.

a-vrai  b-faux

5-À la messe, la proclamation de la première et de la deuxième lecture se conclut par « parole du Seigneur ».

a-vrai  b-faux

Réponses Quizz n°13

1-a,  2-a,  3-a,  4-a,  5-b

 

ANCIENS ARTICLES MUSIQUE EMOI

Frère SAMUEL et sa joie communicative pour son premier baptême

Musique Emoi N°27 - Noël

La naissance de Jésus (Le Verbe s’est fait chair) a tout changé pour les hommes, la prise de conscience a commencé, mais il s’agit visiblement d’une longue marche au vu du fonctionnement actuel des hommes sur la terre.

N°26 : Sainte Thérèse de Lisieux

"Le silence est le doux langage des anges, de tous les élus. Il doit être aussi le partage des âmes s'aimant en Jésus" - Sainte Thérèse de Lisieux -
Miniature trouvée dans un manuscrit d’Hildegarde représentant un homme recevant toutes les influences cosmiques

Musique Emoi N°25 : Hilgegarde

Ce mois-ci nous allons donner de la place à …Marie Bernadette Hildegarde. Il s’agit bien évidemment d’un « joke » en effet nous avons demandé à Marie Bernadette de se prêter au jeu, en cuisinant (tout en étant filmée) un plat dont la recette appartient à Hildegarde de Bingen : Le Pain de bettes (recette Hildegarde)

Musique Emoi n°24

Après le n° 22 de Musique Emoi mettant en valeur les Petits chanteurs à la croix de bois, ce numéro 24 est lui, consacré aux Servantes des Pauvres. Pauvres avec P majuscule (Un détail qui mène à l’essentiel…)

Musique Emoi N° 22 : Les petits chanteurs à la croix de bois

Nous sommes sûrs, après avoir eu la chance de les rencontrer, que vous prendrez du temps à entendre et surtout à écouter les interviews proposés, les morceaux choisis, le dossier presse et que vous deviendrez supporteurs de cette chorale exceptionnelle s’il en est.

Musique Emoi N° 21 : Epiphanie

Après l’AVENT …  l ’ EPIPHANIE DIEU n’est pas un maître, pas un pharaon, nous ne sommes pas ses esclaves.
JS BACH

MUSIQUE EMOI N°20 – AVENT / AVANT

Cette fin d’année nous oblige à mettre en lumière différents signes pouvant illustrer la fin d’une période : Dérèglement climatique, crises sanitaire, écologique, économique, guerre, etc… il n’y a pas de fatalisme mais tout est lié. Mais reprenons nos esprits, non excusez-moi …reprenons notre Esprit !