« Soyez donc parfaits , comme votre Père céleste est parfait. »  (Mathieu 5 : 48 ).

Ce numéro de Musique Emoi sans être parfait va pourtant essayer de l’évoquer cette perfection par l’intermédiaire du chiffre 7.

Pour simplement pouvoir évoquer le chemin de la perfection, il est indispensable de reconnaître et de travailler notre petitesse pour qu’ il grandisse.

Pour cela quelques chiffres édifiants en dehors du 7 au profit de notre humilité, et de la grandeur de la création.

Accrochez vos ceintures ( … comme dirait Don Paul  ) 

  • La terre tourne sur son axe à 1100 km/h (environ) la terre tourne autour du soleil à 100 000 km/h…etc…
  • Nous respirons environ 12 000 litres d’air / jour  ….et oui et tout cela sans se rendre vraiment compte de ce que nous vivons à l’instant « T »  l’essentiel est invisible.
  • En conclusion , pour ces tout petits exemples parmi bien d’autres  ,  un être humain  respire 12 000 litres  d’air par jour sur une planète qui tourne sur son axe  à 1100 km/h …  vertigineux !!!

« Respect !!! »  ou bien  « Je Kiffe » (comme le formulent les jeunes )

Après cette petite réflexion qui porte à travailler  notre égo, revenons à la perfection :

 Nous avons donc entrepris d’écrire cet édito à partir du chiffre 7 symbole de perfection dans la Bible /

  • 7 jours de la création
  • 7 jours de la semaine
  • 70 fois 7 fois
  • 7 sacrements etc.

Dans le cadre de la Passion ce seront donc les 7 paroles du Christ sur la croix, et comme l’édito ne peut pas être constitué de plus d’une vingtaine de lignes , nous avons choisi « J’ai soif »

Dieu a soif de chacun d’entre nous, il a besoin de chacun d’entre nous afin d’apporter notre contribution à cet univers en mouvement permanent. La dynamique de l’Amour entre le Père le fils et le St Esprit a besoin de comburant pour alimenter ce mouvement; Ce comburant c’est notre participation au Oui, à l’Amour, à la conversion, chacun à son niveau. On prend vite conscience que nous aussi nous avons besoin et soif du Seigneur pour être véritablement désaltéré ( la samaritaine ) source d’équilibre dans une vie d’autant plus qu’elle est … éternelle.

Alimenter la  beauté, ( petite cousine germaine de l’Amour ) , est une façon comme une autre , d’entrer dans la danse.

La beauté est multisensorielle  ( Dieu a bien fait les choses ), avec Musique Emoi, au niveau des sens, l’ouïe ( l’écoute ) est privilégiée, mais convenons  que cela ne représente qu’une toute petite porte d’entrée dans l’univers de la beauté l’essentiel reste bien d’y pénétrer , de s’en imprégner , c’est aussi cela être sur le chemin. Cela passe par une phase de « prise de conscience »,  le cœur et la raison … sujet d’un prochain numéro de Musique Emoi.

Pour terminer comme nous avons commencé , tout en restant dans le thème « Musique Emoi » la musique est composée à partir de 7 notes principales . Parmi ces notes , la première  Do  qui provient du latin Dominus : le Seigneur

Il est toujours très difficile d’aller à l’essentiel, cela nécessite du travail, du temps et une grâce. Composer autant de beauté à partir d’aussi peu de notes ! « J’ai soif » est donc une des 7 dernières phrases prononcées par le Christ au moment de sa Passion. On touche l’essentiel de l’émotion contenue dans  la relation entre l’homme et le divin , un sujet  un verbe et un mot,  tout est dit.

« tout était achevé pour que l’Écriture fût parfaitement accomplie Jésus dit : « j’ai soif» Jn 19 : 28

L’OEUVRE CHOISIE : La Passion selon St Matthieu de JS BACH

La Passion selon St Matthieu de Jean-Sébastien Bach est une œuvre majestueuse, monumentale, sublime, alternant le récit de l’évangile et des moments de méditation, et d’introspection pour l’auditeur.

Il n’y aurait pas assez de qualificatifs pour cette œuvre composée par Bach à l’âge de 42 ans.

Et effectivement, il fallait ce géant, à la fois pétri de la parole de Dieu, des écritures saintes comme tous les protestants et musicien, compositeur hors pair pour aboutir à cette présentation hors norme.
Il était d’usage, au XVIII siècle, lors de l’office du Vendredi Saint de présenter le texte de la Passion sous une forme musicale. Mais en 1727, Jean-Sébastien Bach va proposer une œuvre qui dépasse tout ce qui avait été fait auparavant.

Sur la forme d’abord.

Deux orgues, un orchestre et deux chœurs sont présents pour jouer pendant près de 3 heures cette œuvre.

À la forme s’ajoute le fond.

Pour le chœur d’ouverture, et, avec l’autorisation des autorités de Leipzig, Bach suit une double inspiration :

  • Tout d’abord en associant Jésus au fiancé du livre du Cantique des Cantiques de l’Ancien Testament, il renforce le fait que la Passion s’inscrit dans la continuité l’histoire biblique.
  • Puis en évoquant le Christ à travers l’Agneau de Dieu, Jean-Sébastien Bach présente son œuvre dans la continuité de la liturgie, en effet le chant de l’Agnus Dei est le dernier chant de la messe de la veille au cours du Jeudi Saint, et cela malgré le temps écoulé.

Mais Bach propose aussi une œuvre qui pourrait paraître un peu surprenante voir osée pour nos contemporains. Dans le chœur d’ouverture, si vous écoutez attentivement, vous aurez l’impression d’une valse, très lente. Alors il ne s’agit pas ici de danser, bien évidemment, mais, car il s’agit bien d’un mouvement ternaire, d’impulser un mouvement car jusqu’au bout, de la Cène au Jardin des Oliviers, du Palais de Pilate au Golgotha, Jésus est en mouvement, même s’il ne parle pas toujours.

En miroir, dans le chœur final, Bach conclut aussi par une Sarabande qui est aussi, au XVIIIème siècle, une danse assez lente. Il n’y a rien d’irrespectueux car il s’agit d’évoquer jusqu’au bout un mouvement continu. L’Histoire, nous le savons, ne s’arrêtera pas avec la mise au tombeau. Jésus descendra ainsi aux Enfers puis viendra le temps de la Résurrection: toujours le mouvement.

Offrez-vous, si vous le pouvez, pendant la Semaine Sainte, ce temps d’écoute privilégié, nous vous proposons le chœur d’ouverture et le chœur final de la Passion selon Saint Matthieu mais osez aussi découvrir cette œuvre entièrement pour vivre un vrai temps de cœur à cœur avec le Seigneur.

Le compositeur : Jean Sébastien  Bach (1685/1750) « La Musique en héritage »

Il serait présomptueux de présenter une brève biographie de Jean-Sébastien Bach et d’évoquer l’intégralité de son œuvre en quelques lignes. Une personnalité à la fois affirmée et discrète, grand pédagogue, une morale sociale et religieuse très stricte et ayant acquis très tôt une grande maturité.

Pour cette édition, nous avons fait le choix de vous présenter ce génie sous forme de 3 consonnes et 1 voyelle, B A C H

B comme Bach, 7 générations qui se sont succédées du XVIème au XIX Siècle dont 27 membres de cette illustre famille en tant qu’organistes et/ou compositeurs. Cette dynastie s’éteint en 1845 à la mort de Wilhelm Friedrich Ernst Bach, petit-fils de Jean-Sébastien Bach.

Beauté d’une œuvre universelle qui témoigne de la foi intense du compositeur.

Buxtehude, grand organiste, est son maître incontestable et l’inspire dans ses compositions. En   1705, rencontre de légende à Lübeck entre Bach et Buxtehude

A comme Allemagne, pays qui l’a vu naître à Eisenach le 31 mars 1685.

Orphelin à l’âge de 9 ans, Jean-Sébastien Bach est élevé par son frère Johann Christophe Bach, (organiste, élève de   Pachelbel). Il est très vite initié à divers instruments tels que l’orgue, le clavecin ou le violon. Sa virtuosité d’organiste le fait remarquer très tôt. A l’image de ses ancêtres, le jeune homme est très attaché à sa famille et à sa région natale, la Thuringe

Aime apprendre : il étudie le latin, le grec, la théologie, la rhétorique, le chant, la musique, la théologie luthérienne. Il apprend le français, qu’il était de bon goût de pratiquer dans l’aristocratie allemande.

C comme Compositeur, dans les Cours princières renommées comme Weimar (1708/1717), Anhalt- Coethen (1717/1723) et Leipzig (1723/1750) où il enseigne à la prestigieuse école de Saint-Thomas, institution fondée en 1212 et reconnue pour les enseignements artistiques de grande qualité.

Cantate : il compose plus de 200 cantates pour l’office liturgique luthérien. Oratorios, Messes et œuvres pour orgue, clavier et orchestre.

L’ensemble de son œuvre est inspiré par Dieu : alliance entre musique et foi. (*) En marge de sa    bible, le compositeur a écrit cette note « dans une musique religieuse, Dieu est toujours présent avec sa grâce » (*source : temple.dumarais.fr/jean-sebastien-bach-comment-allier-foi-et-musique/) –

Jean-Sébastien Bach rencontre Thomas de la Selle, élève de Lully et découvre la musique de cour française, notamment celle de François Couperin dont il transcrit des partitions et avec qui il a une correspondance suivie.

 Bach compose dans une période riche de styles où l’on retrouve des compositeurs de renoms tels que : Italiens : Vivaldi, Marcello, Frescobaldi, Albinoni – Français : Lully, Couperin – Allemands : Pachelbel, Buxtehude, Haendel et Telemann.

H comme Humilité, chaque note communie avec grande humilité à la parole de Dieu, l’inspiration de Bach est divine et exprime sa foi. En tête de certaines de ses partitions, trois lettres sont écrites : SGG « Soli Deo Gloria ».

Harmonie du Verbe et de la Musique religieuse

BACH et les PASSIONS :

« Il est reconnu par les musicologues, que Bach a composé 5 Passions (dont 2 Saint-Marc), mais seules Saint-Jean (1724) et Saint Matthieu (1727) nous sont parvenues intégralement. La cinquième Passion, Passion selon Saint-Luc est attribuée à un compositeur anonyme. (Source : guide la musique sacrée – sous la direction d’Edmond Lemaître – édition Fayard (p135/p2) ». 

Notre sélection : le choral d’ouverture et le final de la Passion selon Saint Mathieu, œuvre qu’il compose pour double chœur et double orchestre. Textes : d’une part bibliques et d’autre part des récitatifs écrits par Christian Friedrich Henrici, connu aussi sous le nom de Picanter (1700/1764), poète et ami du compositeur.

Le saviez-vous ?…

  • Haendel et Scarlatti sont nés en 1685, année de naissance de Bach.
  • Le philosophe et médecin Albert Schweitzer exégète de Bach, a interprété comme organiste des œuvres de Bach, a donné de nombreuses conférences sur lui et a écrit un livre en 1905 « Bach poète musicien ».
  • Durée de l’œuvre de la Passion selon St Matthieu : environ 2H50, un livret remis aux auditeurs et un prompteur en salle de concert permettent de suivre les textes interprétés par les chœurs et les solistes.

Notre autre proposition musicale :

Choral final : Choral final de la passion selon St Matthieu

Quizz n°5

 

1-De nos jours, lors de la célébration de la Passion, nous pouvons écouter l’évangile de :

A-St Matthieu B-St Luc  C-St Jean

2- Quel compositeur français est contemporain de JS Bach:

B-Bizet   D-Duruflé  R-Rameau

3-La Passion selon St Matthieu est un oratorio ?

O-oui N-Non

4- Sur La Croix figure un acronyme généralement qui se traduit par « Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs »

Il s’écrit :

I-INRI   J-JNRJ

5- L’office du Vendredi Saint, où fut créée la Passion selon St Matthieu de Jean-Sébastien Bach, a été coupé au milieu pour laisser la place au sermon du prédicateur. On estime la durée du service à près de 5 heures ce jour-là.

X-vrai   Y-Faux

En principe si vous avez les 5 bonnes réponses vous devriez voir se dessiner un mot…

Résultats du QUIZZ n ° 4

Les réponses sont 1-V    2- I    3-O     4-L   et   5-E    (  et là sont situées les lettres qui composent le bel instrument de musique , le plus proche de la voix humaine  …  )

ANCIENS ARTICLES MUSIQUE EMOI

Frère SAMUEL et sa joie communicative pour son premier baptême

Musique Emoi N°27 - Noël

La naissance de Jésus (Le Verbe s’est fait chair) a tout changé pour les hommes, la prise de conscience a commencé, mais il s’agit visiblement d’une longue marche au vu du fonctionnement actuel des hommes sur la terre.

N°26 : Sainte Thérèse de Lisieux

"Le silence est le doux langage des anges, de tous les élus. Il doit être aussi le partage des âmes s'aimant en Jésus" - Sainte Thérèse de Lisieux -
Miniature trouvée dans un manuscrit d’Hildegarde représentant un homme recevant toutes les influences cosmiques

Musique Emoi N°25 : Hilgegarde

Ce mois-ci nous allons donner de la place à …Marie Bernadette Hildegarde. Il s’agit bien évidemment d’un « joke » en effet nous avons demandé à Marie Bernadette de se prêter au jeu, en cuisinant (tout en étant filmée) un plat dont la recette appartient à Hildegarde de Bingen : Le Pain de bettes (recette Hildegarde)

Musique Emoi n°24

Après le n° 22 de Musique Emoi mettant en valeur les Petits chanteurs à la croix de bois, ce numéro 24 est lui, consacré aux Servantes des Pauvres. Pauvres avec P majuscule (Un détail qui mène à l’essentiel…)

Musique Emoi N° 22 : Les petits chanteurs à la croix de bois

Nous sommes sûrs, après avoir eu la chance de les rencontrer, que vous prendrez du temps à entendre et surtout à écouter les interviews proposés, les morceaux choisis, le dossier presse et que vous deviendrez supporteurs de cette chorale exceptionnelle s’il en est.

Musique Emoi N° 21 : Epiphanie

Après l’AVENT …  l ’ EPIPHANIE DIEU n’est pas un maître, pas un pharaon, nous ne sommes pas ses esclaves.
JS BACH

MUSIQUE EMOI N°20 – AVENT / AVANT

Cette fin d’année nous oblige à mettre en lumière différents signes pouvant illustrer la fin d’une période : Dérèglement climatique, crises sanitaire, écologique, économique, guerre, etc… il n’y a pas de fatalisme mais tout est lié. Mais reprenons nos esprits, non excusez-moi …reprenons notre Esprit !

MUSIQUE EMOI N°19 : UN REQUIEM … sinon rien !

Ce mois-ci, le morceau de musique choisi (voir ci-dessous) est un requiem, alors afin renforcer ce choix, il a été décidé que cet édito porterait sur l’Espérance. Requiem / Espérance, cette association s’imposait, et s’imposera …éternellement si j’ose dire.