Musique Emoi

Ce mois nous avons choisi de vous présenter …musicalement Syméon , homme rempli d’Esprit Saint.

Syméon veut dire « celui qui écoute » ce qui  est parfaitement adapté pour un édito sur la musique .

Syméon représente le type même de celui qui attend le Christ.

La présentation de Jésus au temple met en valeur par cette rencontre avec Syméon ( cet homme juste ) plusieurs éléments fondamentaux qui mènent une vie de foi.

Parmi ceux ci : l’Espérance 

Est-il utile de préciser que l’Espérance n’est pas liée aux évènements contrairement à l’espoir .

L’Espérance est d’ordre Divin , elle évoque pour nous , l’accès à la vie éternelle et la rencontre avec le Christ , Syméon est comblé . 

Sa patience récompensée.

 

Charles Peguy :  

L’espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera

Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera dans le futur du temps et de l’éternité

 

Nous vous avons , comme à chaque fois , proposé 3 morceaux mais essayez en fermant les yeux d’écouter plus particulièrement le premier : Nunc Dimitiss / Arvo Part .

Il exprime bien la patience dans une grande sérénité , support d ’ Espérance.

 

Ce morceau nous paraît être en parfaite adéquation avec Syméon

 

A vos oreilles … qu’elles puissent l’entendre , cette Espérance  !!!

LE MORCEAU CHOISI : Nunc Dimittis : Arvo Pärt

Deux mille ans entre Syméon et Arvo Pärt, plus de deux millénaires séparent les paroles prononcées pour la première fois par Syméon lors de la scène de la présentation de Jésus au temple et la création de l’œuvre pour chœur mixte d’Arvo Pärt, quand on réalise cela c’est à la fois audacieux et vertigineux. 

Et il va falloir bousculer un peu nos repères pour appréhender cette œuvre. En effet, Arvo Pärt est orthodoxe et cela modifie quelque peu la perception que nous avons  de l’écoute du cantique de Syméon. Chez les catholiques, ce cantique est essentiellement chanté lors de la fête de la présentation de Jésus au temple, soit le 2 février, mais aussi tous les soirs lors des complies lorsque les ténèbres gagnent et parfois aussi lors des enterrements alors que chez les orthodoxes, ce cantique est chanté lors de l’entrée en Église du nouveau baptisé ! On comprendra ainsi mieux le passage du grave, des ténèbres inquiétants des 2 premières minutes de l’œuvre, puis au recueillement qui s’installe accompagné d’une sérénité paisible et, enfin, à une illumination à la moitié de l’œuvre qui survient en climax, apogée d’une forme de rencontre avec le Seigneur remplie de paix et de joie.

Comme un miroir, à la seule voix de Syméon dans le texte de St Luc, répondent les voix du chœur mixte d’Arvo Pärt, aucun autre instrument n’est présent. Alors la voix, premier instrument humain, si sensible à nos émotions et derrière laquelle il est si difficile de se cacher nous entraîne dans un voyage qui part des ténèbres pour nous mener à la lumière du Christ car c’est ici la première fois que Jésus pénètre dans le temple, dans la maison de son Père, ce temple où il discutera plus tard avec les docteurs de la Loi, ce temple d’où il chassera les marchands pour lui rendre son intégrité. Dieu s’est incarné en Jésus et parce que la musique n’est pas juste une forme de divertissement, que Jésus a parlé pour nous enseigner, la voix constitue le choix privilégié pour représenter la musique dans sa forme humaine et fragile comme Dieu s’est incarné dans ce petit enfant si humain, si fragile.

Le compositeur : Arvo Pärt

LA MUSIQUE, un témoin du temps qui passe.

Pour cette troisième découverte, remontons le temps avec trois compositeurs empruntant des chemins spirituels différents : un orthodoxe, un anglican et un catholique, qui nous dévoilent le cantique de Syméon, « nunc dimittis ».

Contemporain, Arvo PÄRT, Chrétien orthodoxe, né en Estonie en 1935

Dès sa jeunesse, il apprend le piano, durant les années 50 il étudie la musique à Tallin, capitale de l’Estonie, pays qui à l’époque est fortement marqué par l’empreinte soviétique où toute création musicale est surveillée, le régime interdisant l’écoute de la musique occidentale considérée comme décadente.

Entre 1960 et 1968, il s’intéresse à la musique sérielle, à l’étude du plain-chant grégorien, et aux musiques médiévales, et se consacre à la musique d’inspiration religieuse.

Arvo Pärt crée le style « tintinnabuli » dont il dit : « « Ici, je suis seul avec le silence. J’ai découvert qu’une seule note suffit quand elle est bien jouée. Cette note, ou un moment de silence me réconforte. Je construis avec les matériaux les plus primitifs – avec l’accord parfait, dans une tonalité spécifique. Les trois notes de l’accord résonnent comme des cloches. Et c’est pourquoi j’appelle cela tintinnabulation. » (Extrait « esprits nomades.net » notes de passage)

Un espace musical minimaliste, épuré, éthéré, intériorisé, d’une force émotionnelle profonde presque mystique qui ne peut laisser indifférent son auditoire, exprimant ce qui ne peut être dit. Le thème est sobre, intemporel et interpelle l’auditeur sur ses réflexions intérieures.

Courant des années 1970, il devient le compositeur incontournable pour le cinéma, et collabore avec des réalisateurs tels que Jean-Luc Godard, Milos Forman, Terrence Malick…

Censuré dans son pays en 1980, il part vivre à Vienne et se fait naturaliser autrichien. Dès lors, Il est reconnu mondialement et en 1996 il est nommé membre de l’Académie américaine des Arts et des Lettres. Il reçoit des prix prestigieux dont le prix Ratzinger de théologie en 2017 et devient docteur honoris causa de l’Institut pontifical de musique sacrée.

Ecouter les œuvres d’Arvo Pärt, c’est contempler un paysage où ciel et terre se confondent, une sensation de solitude nécessaire à la réflexion et la contemplation.

Avant de continuer notre voyage, n’oublions pas d’évoquer ces témoins du temps que sont aussi les instruments, tels ces Stradivarius (*), qui de siècle en siècle, passent entre les mains des plus grands solistes, ou tout simplement ces violons provenant des musiciens déportés des camps de concentration et restaurés avec le talent de ce luthier de Tel Aviv, Amnon Weinstein, qui leur redonne vie et dont le son résonne à nouveau lors de concerts donnés dans le monde entier.

(*) violons, violoncelles ou altos de grande facture fabriqués par le luthier Antoni Stradivari (1644/1737).

Nos 2 autres propositions musicales :

Henry PURCELL – Anglais né à Londres – 1659/1695 – catholique, et contraint en 1693 à devenir anglican (sources bibliques œuvre vocale religieuse de H. Purcell – article laurent SIMON)

Giovanni PIERLUIGI da PALESTRINA – Italien né à Palestrina – 1525/1594 – catholique –

Quizz n°3

Quizz Cantique de Syméon 

 

1-Un autre cantique, celui de Zacharie est chanté tous les jours :

a-aux laudes b- aux vêpres 

 

2-Un autre personnage est évoqué dans le passage de St Luc juste après Syméon :

a-Salomé b-Elisabeth c-Anne

 

3-Arvo Pärt est un compositeur :

a-estonien. b-lituanien. c-polonais

 

4-Arvo Pärt a composé également un Magnificat.

a-vrai  b-faux

 

5-Le cantique de Syméon d’Arvo Pärt a été créé pour la première fois le 15 août à Édimbourg.

a-vrai    b-faux

Réponse du quizz n° 2 :

Les réponses sont : 1-b    2 -r   3-a   4-v    5- o

Les lettres additionnées des réponses donnent le mot bravo pour saluer la richesse de toute l’œuvre  de ce compositeur  

ANCIENS ARTICLES MUSIQUE EMOI

Frère SAMUEL et sa joie communicative pour son premier baptême

Musique Emoi N°27 - Noël

La naissance de Jésus (Le Verbe s’est fait chair) a tout changé pour les hommes, la prise de conscience a commencé, mais il s’agit visiblement d’une longue marche au vu du fonctionnement actuel des hommes sur la terre.

N°26 : Sainte Thérèse de Lisieux

"Le silence est le doux langage des anges, de tous les élus. Il doit être aussi le partage des âmes s'aimant en Jésus" - Sainte Thérèse de Lisieux -
Miniature trouvée dans un manuscrit d’Hildegarde représentant un homme recevant toutes les influences cosmiques

Musique Emoi N°25 : Hilgegarde

Ce mois-ci nous allons donner de la place à …Marie Bernadette Hildegarde. Il s’agit bien évidemment d’un « joke » en effet nous avons demandé à Marie Bernadette de se prêter au jeu, en cuisinant (tout en étant filmée) un plat dont la recette appartient à Hildegarde de Bingen : Le Pain de bettes (recette Hildegarde)

Musique Emoi n°24

Après le n° 22 de Musique Emoi mettant en valeur les Petits chanteurs à la croix de bois, ce numéro 24 est lui, consacré aux Servantes des Pauvres. Pauvres avec P majuscule (Un détail qui mène à l’essentiel…)

Musique Emoi N° 22 : Les petits chanteurs à la croix de bois

Nous sommes sûrs, après avoir eu la chance de les rencontrer, que vous prendrez du temps à entendre et surtout à écouter les interviews proposés, les morceaux choisis, le dossier presse et que vous deviendrez supporteurs de cette chorale exceptionnelle s’il en est.

Musique Emoi N° 21 : Epiphanie

Après l’AVENT …  l ’ EPIPHANIE DIEU n’est pas un maître, pas un pharaon, nous ne sommes pas ses esclaves.
JS BACH

MUSIQUE EMOI N°20 – AVENT / AVANT

Cette fin d’année nous oblige à mettre en lumière différents signes pouvant illustrer la fin d’une période : Dérèglement climatique, crises sanitaire, écologique, économique, guerre, etc… il n’y a pas de fatalisme mais tout est lié. Mais reprenons nos esprits, non excusez-moi …reprenons notre Esprit !